Charge émotionnelle des mots qu’on utilise.
C’est quoi la finalité des rencontres multilingues ?
Méthodologie qu’AC veut utiliser pour développer cette plateforme.
Format d’une conversation. Faire un ping pong avec les gens qui ont des
doutes.
Le contexte dans lequel on travaille avec ces ateliers. Tout le projet
prend ces racines dans le projet d’Arkadi appuyé sur la liste de Geert,
mémorial numérique des personnes décédées pendant les migrations.
L’objet initial est donc un objet numérique. On a mis sur la table une
question : comment on met en place un objet numérique en prenant en
compte la dignité des personnes ? On en vient vite au fait que c’est
impossible. Les formes technologiques ne permettent pas ça. Remettre
les questions sur la table : c’est quoi un système ? Qu’est-ce que ça
veut dire commémorer les personnes ? Mettre autour de la table des
personnes qui ont une perspective ancrée ? Remettre ces questions dans
leurs contextes culturels et politiques.
On va arriver à quelque chose qui va se traduire dans un système
d’informations qui n’en sera plus un. On en tout cas qui se sera mis au
service d’une cause sans se pendre dans les pesanteurs de la puissance
numérique.
Les rencontres sont censées être le lieu où on change la direction du
projet, où le projet se reconstruit dans la perspective collective des
personnes qui participent à l’atelier.
Pistes soulevées jusqu’ici : la prise en charge des responsabilités
(pourquoi les gens se sont mis en mouvement ? Établir une
responsabilité de qui a fait ça, pourquoi, comment → une option c’est
que la plateforme serve à ça : faire des enquêtes pour établir des
responsabilités politiques). On a vu que faire un catalogue des
cérémonies possibles serait absurdes parce que ce se sont des choses
vulnérables et difficiles à amener sur la table pour ne pas les
fragiliser au regard des violences numériques.
On est parti de l’idée d’un mémorial numérique mais dans les
discussions qu’on a là, on va vers autre chose. On voit bien que pour
commémorer les personnes il faut autre chose qu’un listing.
La plateforme qu’on est en train de faire doit pouvoir participer à
l’arrêt de ces décès.
Ça serait faire une nouvelle plateforme, un nouveau réseau social ?
C’est intéressant parce que réseau social, tu entends quelque chose de
digital ?
On a décidé depuis le début qu’on imposerait pas quelque chose mais
qu’on ferait appel à des personnes impliquées sur ce sujet.
Comment on peut collaborer pour compter et raconter.
Comment parler de ces morts sans amener les responsables européens à
aller vers plus de réponses sécuritaires ?
Nous on parle aussi des morts-vivants. Les personnes sans papiers, les
sdf ce sont des gens qui sont sur la route de la mort. Il faut trouver
des solutions pour qu’il n’y ait pas de morts-vivants, de gens entre la
vie et la mort.
Pour nous, le texte est un peu trop vague pour comprendre comment ça va
toucher la sensibilité des citoyens. Comment on considère ces personnes
qui risquent leurs vies ?
Il faut mourir pour connaître après la mort il y a quoi. Même si on
explique à quelqu’un de ne pas venir ici, il faut le faire pour le
connaître.
Une des choses que j’avais retenu, c’est que dans le processus qu’on
est en train de créer ensemble c’était de retenir les effets qu’on
désiraient et voir quels moyens pour atteindre ces effets.
Qu’est ce qui peut être utile ?
Il y a ce problème que le projet a une temporalité, et il faut créer
quelque chose qui soit utile.
Souvent quand on trop de liberté c’est plus compliqué que quand on en a
pas assez.
Comment est-ce qu’on fait pour contextualiser les données de la liste,
c’est quelque chose qu’on fait déjà dans d’autres campagnes. Alors
qu’est-ce qu’il manque à ces campagnes ?
Qu’est-ce qui manquerait à un travail de type Forensic Architecture
pour le rendre meilleur ? On a aussi cité commémor’action, qu’est-ce
qu’on pourrait faire de plus ou différemment ? Comme il a été dit qu’on
ne voulait pas refaire les choses et qu’on voulait être utile, je pense
qu’il faut partir dans l’autre sens et savoir ce qu’on voudrait faire
différemment de ce qui existe déjà.
Est-ce qu’il va y avoir quelque chose de concret pour que les
politiques changent quelque chose ? Mettre sur la table que les
personnes qui sont venues sont décédées. Ces informations peuvent
servir aux gens qui sont là-bas.
Dénoncement politique ?
Ne pas répéter ce qui a été fait.
Ne pas attendre que le projet aboutissent mais s’impliquer dans la
définition des priorités.
La liste des personnes, des organisations à l’origine de tout ça. Plus
facile à cartographier.
L’argent attire tout le monde mais il faut qu’on sache qu’est-ce que ça
apporte à notre lutte ? J’attends quelque chose pour ne pas que ces
morts en méditerranée se reproduisent. Comment on fait pour que ça ne
reste pas autour de la table ?
Le plaidoyer politique du projet.
On a tenu une réunion par rapport à ce projet. On a l’impression que
pas mal de personnes qui sont dedans se sont perdus. Pas mal de points
on été soulevés sur la question de la finalité, de l’orientation
(artistique, symbolique?). Définir le cadre pour ne pas tourner autour
de nous mais avancer. Comment se positionner dans ce projet pour ne pas
juste être là pour être là ?
Il y a une absence des morts dans notre société et c’est important de
rendre ça visible, de donner une place à ça pour en faire une absence
active. Il ne fait pas seulement commémorer les morts et rendre leur
absence active mais réfléchir aussi à l’absence des droits des morts.
Where the law fails ? Où est-ce que la loi échoue ? Il faudrait rendre
visible cela. Et travailler avec des lawers.
C’est rendre aux morts le statut de personne.
J’ai envie de revenir aux attentes que j’ai exprimé lors de notre
première rencontre quant à la finalité du projet. Nous partons toutes
et tous de sensibilités différentes. La question de la mort est assez
sensible. Comme les autres je venais avec des interrogations. J’ai des
difficultés à me situer dans le projet. Je ne parviens pas à saisir, à
savoir comment s’impliquer. C’est difficile de dissocier l’aspect
militant de notre lutte qui vise à sensibiliser, dénoncer, prévenir,
visibiliser. Comment on peut matérialiser ces intentions et pratiques à
travers ce projet ? Ça reste important de respecter la mémoire des
morts et des vivants sans pour autant les salir. La question de
l’argent est assez sensible. On a parler de « manger les morts ». C’est
une expression qu’on a utilisé récemment. La rentabilité est importante
mais c’est important que ça ne se fasse pas au détriment de ces
personnes.
Les groupes de travail. Ce sont des longues réunions et j’ai la crainte
que ça accentue notre charge mentale. Se rencontrer différemment est
une de nos préoccupations.
On se pose la question de la temporalité. Est-ce qu’on s’inscrit dans
un projet avec une certaine récurrence à prévoir. Est-ce que c’est un
projet qui existe indéfiniment ou il y a des dates liées à des moments
de commémorations etc. ?
Nommer certains groupes de travail et de voir la notion de
l’engagement.
L’engagement : j’y suis
Le dégagement : comme ça je n’y suis pas
Le désengagement : à l’endroit où ça se trouve je n’y suis pas
Qu’on avance dans la matière et qu’on bouge nos corps.
Groupes (Voir si ces groupes sont pérennes pour la suite)
• Lexique (liste, cartographie, morts-vivants, rites : nommer les
mots qu’on utilise beaucoup → on ne voudrait pas que les mots perdent
leurs charges)
◦ Christel
• Rites, symboles, soins du vivant et d’après le vivant
◦ Florence
• Plaidoyer politique (à quoi sert ce projet et à qui c’est utile?)
◦ Faïza
• Cartographie des actions déjà faite (en lien avec le fanzine ?)
◦ trouver des routes sures de migration
◦ Stéphanie
◦ Martin
Être très concrets sur ce qu’on veut, ce qu’on imagine.
Ne pas imposer : ce n’est pas la question. Mettre les idées sur la
table et on en discute.
Qu’est-ce qu’on met en place pour éviter que les personnes meurent dans
ces conditions là ?
Dissuader les autres de venir – prévenir ce qui va leur arriver –
sensibiliser, mobiliser.
On a tout le temps des infos sur les dangers d’embarquer. Ceux qui
partent connaissent les dangers. On ne va pas empêcher les gens de
bouger de là où ils sont.
Un ventre affamé n’a pas d’oreilles.
Là où on doit center nos réflexions c’est qu’est-ce qu’on met en place
pour recueillir les personnes et ne pas les laisser poireauter là ?
Mais…Qu’est-ce qu’on fait face à l’impuissance ?
Qu’est-ce qu’on met en place en termes de sauvetage ?
Moi quelqu’un me dirait de ne pas venir en Europe, je viendrais quand
même.
J’ai besoin d’une mindmap de ce qui se dit.
Matérialiser ce qu’on est en train de se dire.
Éviter la dispersion.
On ne va pas sauver le monde.
Partage du savoir et les formes que ça peut prendre et qui ça touche.
L’espace qu’on a à disposition, ce n’est pas d’affréter un bateau mais
c’est de l’ordre du partage des savoirs.
Comment l’argent et venu et vient à nous.
Grillo·tte
gardiens de l’histoire et de la mémoire
porteur·euses de la lignée qui accompagnent vers l’autre rive
Grillotique < sciences qui a des codes très particulier
Qu’est-ce que ça signifie pour les ancêtres ce qu’on est en train de
faire ?
Youyou group (youyou c’est le son mais c’est une pratique Zagarith)
Formuler le corps. Se mettre en condition de corps.
Un grillo qui meurt c’est une bibliothèque qui brûle