LES NEMESIACHE : RÉCLAMER DES RITES MYTHOLOGIQUES

miladyrenoirmiladyrenoir
2025-12-4 16:54

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ÉVÉNEMENT

LANCEMENT DE LE NEMESIACHE : RECLAIMING MYTHOLOGICAL RITUALS

Rejoignez-nous pour le lancement de* Le Nemesiache: Reclaiming Mythological

Rituals *avec la commissaire, autrice, ancienne chercheuse en résidence

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à

la Villa Vassilieff et directrice de l’ouvrage, Sonia D’Alto, aux côtés

d’Imma Tralli et de Roberto Pontecorvo. Première monographie dédiée au

collectif artistique napolitain, féministe et pacifiste, cette publication

est éditée par Mousse Publishing

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en collaboration avec Marea Art Project

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.

Le livre rassemble des documents, des photographies et des affiches

inédits, ainsi que de nouveaux essais revisitant l’histoire du collectif,

ses pratiques mythopoétiques et son engagement politique.

Informations pratiques:

Jeudi 11 décembre 2025, à partir de 18h30

Villa Vassilieff, 21 avenue du Maine, 75015

Entrée gratuite sur inscription

La conversation se tiendra en anglais et français.

POUR PLUS D’INFORMATIONS

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LIEN D’INSCRIPTION

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LES NEMESIACHE : RÉCLAMER DES RITES MYTHOLOGIQUES13.09.2024 | SONIA D’ALTO

[image: Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE]

https://awarewomenartists.com/wp-content/uploads/2024/09/4-le-nemesiache-festa-della-poesia-alla-gaiola-11-giugno-1978-aware-women-artists-artistes-femmes.jpg

Le Nemesiache, Festa della poesia alla Gaiola (Poetry Celebration at

Gaiola) 11 Giugno 1978, Courtoisie Le Nemesiache et Mangiacapra Archive

Groupe informel d’amies et de camarades féministes, les Nemesiache furent

réunies en 1970 sous l’impulsion de l’artiste, autrice et cinéaste

italienne Lina Mangiacapre (1946-2002)1

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Cette dernière initia ce collectif féministe dans sa ville natale de

Naples, dans le sud de l’Italie. Comptant parfois jusqu’à douze femmes, il

était animé par un noyau central composé de Claudia Aglione, Fausta Base,

Silvana Campese, Consuelo Campone, Conni Capobianco, Bruna Felletti, Anna

Grieco et Teresa Mangiacapre, parmi tant d’autres. Avec l’objectif

clairement énoncé de « faire revenir du mythe dans le monde2

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#

»,

le groupe (ré)introduisit des idées et des gestes mythologiques et

artistiques afin d’accéder à une nouvelle dimension : celle d’une vie

cosmique guidée par un autre ensemble de valeurs, fondées principalement

sur la créativité comme chemin vers la liberté.

Bien que ce collectif ait représenté, par son histoire, un jalon du

féminisme italien et qu’il ait été entièrement engagé auprès du *Women’s

Liberation Movement*, sa trajectoire est unique dans le paysage

transféministe3

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Le groupe napolitain mêlait féminisme, mythologie, contes populaires,

science-fiction et une imagination radicale, dans une approche

interdisciplinaire englobant le cinéma, la performance, l’écriture

critique, la peinture, la poésie, la musique, le collage et le costume. Ses

membres interrogeaient la vie, aussi bien privée que publique, de manière à

la transformer. Elles cherchaient à rétablir les liens les unissant à

l’univers en faisant preuve d’imagination pour se réapproprier le passé et

en exerçant une critique nécessairement radicale du présent afin de

formuler l’avenir. Comme elles l’écrivirent dans leur premier manifeste

(197072) : « C’est le retour de Némésis, c’est le retour de l’origine. »

Cela signifiait d’instaurer la rébellion comme un pilier du changement. En

choisissant le nom de la divinité grecque antique Némésis, qui représente

la justice contre l’hybris, les Nemesiache montraient qu’elles

considéraient l’excès d’arrogance comme un caractère intrinsèque de l’ordre

patriarcal et qu’elles faisaient donc appel à Némésis pour restaurer

l’équilibre et l’harmonie.

Pour assurer la continuité de l’ordre cosmique, le groupe prônait un

engagement durable avec son environnement, celui du contexte urbain de

Naples, son paysage géomorphique autant que ses ruines archéologiques et

ses sites mythologiques, comme Cumes, le lac Averne, les champs Phlégréens

et le cap de Posillipo. Il en résulta une pratique – qui comprenait

l’organisation de manifestations et l’occupation de bâtiments – ancrée dans

le territoire, afin d’exprimer un féminisme spécifique à l’Italie

méridionale. Dans le même temps, menant l’exploration débridée des désirs

et des rêves les plus intimes des femmes, le groupe se rattacha à des

luttes internationales, encourageant la solidarité entre les personnes

opprimées dans différents contextes. Le projet des Nemesiache était de

surmonter les frontières temporelles et spatiales – les deux catégories les

plus oppressives, comme on peut le lire dans le *Manifesto

Metaspaziale* [Manifeste

métaspatial, 1973]. Le groupe souhaitait réaliser cet objectif par le biais

du cinéma, qui devint alors un outil d’activisme politique et un moyen de

réappropriation de l’histoire. Selon L. Mangiacapre, les images animées

constituaient un langage qui ne tournait pas autour de la notion de modèle,

trompeur et détaché du contexte, comme l’illusion du concept, mais autour

de la possibilité de revenir à la pensée mythosophique : un savoir

intuitif, authentique et sensuel, fondé sur le corps et sur le mythe.

[image: Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes

femmes / women artists]

https://awarewomenartists.com/wp-content/uploads/2024/09/2i-rassegna-del-cinema-femminista-feminist-film-festival-organised-by-le-nemesiache-naples-1976-courtesy-le-nemesiache-and-mangiacapra-archive-aware-women-artists-artistes-femmes.jpg[image:

Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes femmes /

women artists]

https://awarewomenartists.com/wp-content/uploads/2024/09/3rassegna-del-cinema-femminista-feminist-film-festival-organised-by-le-nemesiache-sorrento-1984-courtesy-le-nemesiache-and-mangiacapra-archive-aware-women-artists-artistes-femmes.jpg

La pratique filmique des Nemesiache, collaborative, répondait à deux

principes du *Women’s Liberation Movement *: la formation de collectifs

organisés de manière non mixte et la pratique de la conscientisation. Alors

que cette pratique, répandue au sein de la deuxième vague féministe,

reposait principalement sur le discours, les Nemesiache introduisirent en

1973 leur propre variante : la psicofavola (psycho-fable), qui impliquait

le corps entier, plaçant au premier plan le geste, la danse et la musique

afin de déclencher des transformations psycho-émotionnelles. À partir de

leur psycho-fable Cenerella [Cendrillon, 1973-1975], les Nemesiache

traduisirent presque toutes leurs performances publiques en courts

métrages, mêlant la performance et la vidéo de manière collaborative et

expérimentale. Elles œuvrèrent ainsi avec créativité à une libération de

soi orientée vers des actes écologiques permettant l’épanouissement. Ce

processus permet de comprendre leurs films non comme des images fixes au

sein du monde de la représentation, mais plutôt comme une approche du

devenir entretissant les fils de la justice environnementale et de la

justice sociale. Cette approche va au-delà de la théorie féministe de la

deuxième vague et de sa tension entre déconstruction des rôles de genre et

recherche de ce que l’on considérait alors comme l’essence féminine.

Grâce à la caméra, le regroupement de ces femmes assura la survie

collective : « Le cinéma, c’est avant tout la mémoire. C’est aussi la

mémoire des réalités occultées et délibérément effacées », comme le formula

L. Mangiacapre. Ainsi, dans les deux courts métrages Cenerella (1974-1975,

basé sur la performance de 1973-1975) et *Le Sibille *[Les Sibylles, 1977],

des souvenirs anciens remontent à la surface et des passés enfouis émergent

grâce à des gestes rituels et à des personnifications mythologiques,

annonçant de nouvelles images et de nouveaux langages afin de réinventer la

condition féminine dans l’Italie du Sud. Invoquant le pouvoir ancestral de

la ville de Naples, les artistes rejouent là des lamentations archaïques

pour ouvrir le champ des possibles avenirs, convoquant tout un panorama de

rites et revigorant des formes de mémoire anciennes, oubliées et négligées.

On peut le voir dans Le Sibille, où une femme apparaît comme sortie de

nulle part pour dénoncer le vol du chant des sirènes. Dans le même film,

« les traces effacées de l’histoire du corps féminin à travers les mythes

grecs qui ont survécu dans la culture orale napolitaine4

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#

»

sont reliées à la manière dont la culture locale aborde la mort, le rituel

et la dévotion, en communion avec des traditions païennes préchrétiennes,

comme un moyen de se réenraciner différemment dans le monde.

En 1977, le groupe devint une coopérative, Le Tre Ghinee/Nemesiache,

structure au sein de laquelle les artistes réalisèrent, produisirent et

distribuèrent collectivement sept courts métrages 8 mm et un court métrage

multimédia. Complètement autonomes des infrastructures capitalistes et

patriarcales, les membres de la coopérative travaillaient collectivement,

construisant elles-mêmes leurs propres plateaux. Scénographie, costumes,

éclairage et son – que le groupe appelait « psycho-costumes »,

« psycho-lumières », « psycho-musique » – furent ainsi créés dans leur *bottega

della poesia* [atelier de poésie], témoignage de ces expériences

horizontales visant à créer des liens entre les femmes et à remplacer les

hiérarchies patriarcales par de nouvelles formes d’action collaborative et

d’entraide.

Les qualités magiques et métaphoriques de la caméra permettaient aux

Nemesiache de naviguer entre intérieur et extérieur, privé et public,

protestant contre la marginalisation des femmes grâce à la pratique de « la

conscientisation par la caméra5

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».

Elles savaient qu’une telle conscientisation ne pouvait pas se produire

uniquement dans la sphère privée de leurs foyers ou lors des conversations

non mixtes tenues par leurs camarades féministes, mais plutôt en

s’aventurant à travers la ville de Naples6

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#.

On trouve un exemple de cette exploration dans Il mare ci ha chiamate[La mer

nous a appelées, 1978]. Le film traite de problématiques écoféministes

ancrées dans des actions sociales locales. Le groupe manifestait ainsi dans

l’espace public une empathie radicale, partageant la souffrance du

territoire, menacé à l’époque par la privatisation des plages et la

pollution de la baie. Dans Follia come poesia [La folie comme poésie,

1979], le résultat de trois années de travail à Frullone, un important

hôpital psychiatrique de Naples, elles questionnaient la psychiatrie et

l’enfermement, élaborant une proposition thérapeutique qui affirmait le

droit des personnes marginalisées à la beauté.

[image: Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes

femmes / women artists]

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Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes femmes /

women artists]

https://awarewomenartists.com/wp-content/uploads/2024/09/6le-sibille-directed-by-lina-mangiacapre-with-le-nemesiache-1977-still-frame-courtesy-le-nemesiache-archive-aware-women-artists-artistes-femmes.jpg

Dans ces deux films, la mer est un personnage central aux côtés des corps

féminins : dans Follia come poesia, des patients de l’hôpital

psychiatrique sont emmenés à la mer dans le cadre de leur traitement, afin

de jouir d’un sentiment de liberté, tandis que dans *Il mare ci ha

chiamate* sont

formulées des invocations en faveur de la justice écologique. Le public

assiste à l’union directe et immédiate entre les corps de ces femmes et

leur environnement naturel, dans une affirmation de leurs liens avec

l’écoféminisme. La frontière entre l’humain et les forces (supra)naturelles

disparaît grâce aux gestes, aux danses, à la musique et aux costumes faits

à la main. Le public assiste aussi à des moments où coïncident intensité et

furie, où les chants deviennent lamentations, où les corps et les voix

oscillent entre joie et affirmation, rage et tristesse. Ce processus

dynamique et instable de prise de conscience est distinct du « plaisir

visuel7

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#

»

propre au cinéma masculin. Les Nemesiache utilisaient le cinéma comme un

moyen de libérer l’imagination et la subjectivité, mais elles déployèrent

aussi le potentiel de la caméra à engager le public, à provoquer des

événements et à expérimenter, affectant l’imagination et la subjectivité

tout en les enregistrant sur la pellicule.

Dans le cinéma de recherche, la caméra n’est pas considérée comme un outil

mais comme une extension de l’œil, une forme de mémoire visuelle : la

réalité exprimée est une réalité (re)découverte et exposée – la découverte

de soi. Grâce à la caméra, les Nemesiache voulaient exprimer les

possibilités créatives qui s’offraient aux femmes sans qu’elles soient

conditionnées par la culture masculine9

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#.

Dans ce but, et avec l’intention de construire une nouvelle esthétique

féministe, fondée sur un langage spécifiquement féminin et exprimant une

manière différente de ressentir et de pratiquer l’espace cinématographique,

elles fondèrent en 1976 le festival de cinéma féministe La Rassegna del

Cinema Femminista : L’altro sguardo [L’autre regard]. Inaugurée deux ans

après Musidora, à Paris, et deux mois avant Kinomata, à Rome, la Rassegna

fut l’un des premiers festivals de cinéma féministe internationaux en

Europe, actif à Sorrente jusqu’en 1995, avec une programmation qui se

concentrait chaque année sur un pays différent. La première Rassegna se

tint au cinéma Filangeri, à Naples ; ensuite, le festival fut conçu comme

un contre-programme aux International Cinema Meetings de Sorrente. En

impliquant des cinéastes femmes du monde entier, les Nemesiache

souhaitaient promouvoir le développement de réseaux de distribution

indépendants et la production d’un cinéma féministe : « Pour nous, le

cinéma féministe, cela veut dire un cinéma fait par des femmes pour

d’autres femmes. Un cinéma où nous affirmons nos individualités, notre

réalité et notre histoire propres. Un cinéma qui doit constamment lutter

contre l’exploitation, l’utilisation, la distorsion, la commercialisation

et la réduction de l’image des femmes9

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#.

»

Elles appelaient également à la mise en place d’un quota obligatoire de

femmes parmi les professionnels sur chaque tournage10

https://awarewomenartists.com/magazine/les-nemesiache-reclamer-des-rites-mythologiques/#

et

pétitionnèrent à l’intention du conseil municipal de Naples en faveur de la

fondation d’un centre artistique et culturel pour les femmes dans le

quartier de Posillipo, où était sise leur coopérative.

[image: Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes

femmes / women artists]

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Les Nemesiache : réclamer des rites mythologiques - AWARE Artistes femmes /

women artists]

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La Rassegna était soutenue par des subventions publiques locales, mais

c’est surtout grâce au travail en commun permis par la forme coopérative

que le festival put survivre et maintenir son autonomie. Les films de

L. Mangiacapre furent tous produits et distribués par Le Tre Ghinee, bien

qu’elle les ait écrits et réalisés seule. C’est grâce à cette production

collective que les Nemesiache furent le seul groupe féministe italien à

réaliser des longs métrages 35 mm, notamment *Didone non è morta *[Didon

n’est pas morte, 1987] et *Faust/Fausta *(1991), réalisés et écrits par

L. Mangiacapre et produits avec le groupe. Dans ces deux films, l’adhésion

au mythe des Nemesiache se manifeste par une énergie vibrante qui leur

permet de se réapproprier le passé et de revendiquer l’avenir, explorant

l’abandon de la binarité de genre. L’expérimentation autour de l’androgynie

ainsi que des rôles et des rapports entre les genres alternatifs fut un

thème important de la production culturelle du groupe, en particulier à

partir des années 1980, avec la proposition d’un corps nomade et d’une

subjectivité féministe mouvante.

Dans leurs films, les Amazones cosmonautes des Nemesiache déploient la

notion de cinéma comme une pratique militante de l’imagination : un cinéma

qui exprime une vision du monde comme un espace de liberté politique,

émotionnelle, intellectuelle et physique à faire advenir.

Traduit de l’anglais par Delphine Wanes.

Sonia D’Alto est curatrice, écrivaine et éducatrice. Elle poursuit

actuellement un doctorat axé sur la pratique à la HFBK de Hambourg sur

l’utilisation des imageries féministes et leur relation avec la production

culturelle, les revendications politiques et les stratégies futures.

Ses recherches et sa pratique curatoriale abordent les relations entre la

superstition et la modernité, le folklore et les taxonomies du pouvoir à

travers des gestes féministes, des pratiques magiques décoloniales et des

cosmologies subalternes. Avec ces thématiques, elle a collaboré avec des

institutions et des collectifs artistiques et a participé à l’organisation

de résidences d’artistes. Elle est enseignante dans le programme d’études

curatoriales de la KASK & Conservatorium, Université de Gand, ainsi qu’au

S.M.A.K. Gand. Un livre qu’elle a dirigé sera bientôt publié sur Archive

Books ; elle est éditrice de la première monographie sur les Nemesiache, à

paraître chez Mousse Publishing.