Fwd: [Gisti-info] Plaidoyer pour un accueil local inconditionnel [Action collective]

miladyrenoirmiladyrenoir
2025-11-22 09:10

PLAIDOYER en fRance - depuis des assos et collectifs soutiens…

(majoritairement)

quid d’un front associatif en Belgique?

———- Forwarded message ———

De : Gisti via Gisti-info gisti-info@rezo.net

Action collective

Plaidoyer pour un accueil local inconditionnel

*Nous, associations, collectifs en soutien des personnes exilées et de

personnes concernées, *

Nous rappelons que l’humanité s’est construite par les déplacements

humains. Nous défendons la liberté de circulation et d’installation :

personne n’est légitime à décider qui a le droit ou pas d’émigrer.

Empêcher la migration constitue une *atteinte à l’intégrité de l’humanité *

et une négation de l’histoire des sociétés.

Nous considérons que la diversité culturelle est une richesse notamment par

les rencontres suscitées ; en résonance avec le principe à valeur

constitutionnelle de fraternité, nous défendons l’idée que *la solidarité

renforce les bases d’une société unie*.

Nous défendons *l’égal accès à l’autonomie, au droit de vivre dignement et

sereinement * en soutenant les démarches locales visant à sortir les

personnes des situations administratives précaires, avec des droits de

séjour pérennes.

Nous refusons toute politique discriminante et injuste à l’égard des

personnes exilées constituant une forme de violence institutionnelle :

celle qui condamne et réalise du tri entre les humains, multiplie les

risques pour la vie des personnes, produit de la défiance entre les

individus, et construit des frontières qui tuent.

Pour nous, territoires accueillants et acteurs d’espaces d’accueil, *nous

refusons dans notre action que les personnes exilées et accueillies aient à

se justifier d’être parties* ; nous défendons des espaces dans la société

où elles peuvent être accueillies sans se sentir obligées d’expliquer les

causes de leur départ. Ces histoires sont généralement violentes et

intimes, elles réactivent des vécus traumatiques, et par conséquent se

partagent en fonction des affinités.

Nous nous opposons à la gestion sécuritaire des migrations car elle est

guidée par la peur et fondée sur l’idée de la migration comme une menace.

Nous souhaitons rétablir un débat démocratique éclairé, sur la base de

données fiables, et autour de valeurs communes, p*our nous ressaisir du

politique*.

Pour cela, nous défendons une politique respectueuse de la dignité sans

préjugés et sans peurs. *Nous défendons l’effectivité des droits pour tous

et toutes * qui est un principe fondamental de l’État de droit.

*Le principe d’accueil doit ainsi permettre l’accès à l’ensemble des

besoins vitaux*, à l’hébergement et au logement, à l’alimentation, à

l’hygiène, à la santé, à la mobilité, à l’éducation, aux droits culturels,

au travail de manière à ce que chacun et chacune puisse accéder à

l’autonomie. Penser une société de l’accueil revient à se sentir

collectivement responsable face à la vulnérabilité de chacun et chacune

dans les différents moments de la vie et donner une égale valeur à tout

être vivant.

*Nous défendons l’accueil inconditionnel * pour garantir l’accès de tous et

toutes aux lieux, dispositifs et services sans qu’aucun critère d’aucune

sorte ne s’applique et que les propositions s’adressent aux personnes en

situation de précarité économique, sociale et/ou administrative.

Il est indispensable d’organiser cet accueil car *il nous faut sortir de la

gestion dans l’urgence* en co-construisant des politiques pérennes de

solidarité. Il s’agit de penser l’accueil dans les territoires, villes et

villages, en reconnaissant la présence des personnes, qu’elles soient en

transit plus ou moins long ou dans un souhait d’installation pérenne ; *en

reconnaissant la citoyenneté de résidence.*

Nous défendons l’égalité politique c’est-à-dire l’idée selon laquelle

chaque personne qu’elle soit établie ou nouvelle arrivante, est un sujet

politique autonome et participe à la vie démocratique.

Dans l’intérêt général, les collectivités territoriales ont un rôle à jouer

Il s’agit pour elles de sortir du discours de l’impuissance ou de

l’illégitimité et de prendre leur part *de responsabilité dans la

protection des droits*.

Plusieurs constats sur les territoires fragilisent la cohésion sociale et

obligent les collectivités territoriales à agir dans le sens de l’accueil.

D’un côté, les collectivités territoriales pallient les effets néfastes des

politiques nationales de non-accueil (fermeture des frontières,

sous-dimensionnement du dispositif national d’accueil). De l’autre, elles

répondent aux besoins non couverts par des normes qui traitent les

personnes étrangères comme indésirables, en accentuant les inégalités

d’accès aux droits et la concurrence des publics.

Les collectivités territoriales se retrouvent à répondre aux urgences

sociales provoquées par la dégradation de l’État social et ses

répercussions concrètes sur les personnes ; il s’agit ici de dépasser

l’urgence et de préparer les municipalités à agir de façon pérenne.

Les collectivités territoriales jouent un rôle-clé d’intermédiaire

incontournable pour mettre en acte les normes internationales par

lesquelles l’État est lié, p*our protéger et rendre effectifs les droits

fondamentaux*.

*Les collectivités territoriales ont intérêt à agir dans le sens de

l’accueil * pour plusieurs raisons. Elles répondent tout d’abord à un *besoin

urgent de préserver la cohésion sociale en protégeant la dignité humaine de

tous et toutes, sans discrimination * y compris celle des personnes exilées

présentes sur leur territoire ; et plus loin, de préserver l’ensemble d’un

écosystème local, en répondant aux besoins sociaux sur son territoire.

L’accueil est par ailleurs une contribution au bien commun permettant le

maintien et l’amélioration des services publics pour tous et toutes et le

renforcement de la vitalité de la vie locale d’un point de vue culturel,

démographique et économique.

Les collectivités territoriales ont pour cela des *marges de manœuvre * et

des ressources juridiques sur lesquelles s’appuyer pour agir.

Les moyens de chacune des collectivités résultent également des *potentialités

à créer des alliances * avec les autres acteurs et actrices du territoire,

de la société civile et des opportunités partenariales.

Propositions d’actions : accueillir, rendre l’installation possible

Accorder le droit au séjour est une prérogative régalienne de l’État, c’est

pourquoi au niveau local, nous devons *solliciter nos imaginaires et notre

créativité* : d’une part pour interroger le cadre légal, se saisir du

potentiel de la décentralisation, et y trouver les brèches d’actions

permises aux municipalités ; d’autre part, pour inventer des lieux, des

espaces, et questionner nos relations, pour accueillir.

Nous proposons de se saisir du droit comme ressource politique.

*S’auto-saisir des compétences locales pour assurer de conditions minimales

d’existence et assurer l’accès aux droits* Des lieux pour accueillir

Les municipalités et les métropoles ont la possibilité de *créer et

soutenir de nouveaux lieux d’accueil * pour les personnes en situation de

précarité : hébergement, accueil de jour et accompagnement social, soutien

alimentaire, hygiène et santé.

Ces lieux ont besoin de tenir compte des trois temporalités de l’accueil :

courte durée ;

Ces temporalités peuvent être pensées et mises en œuvre dans un lien

de *coopération

entre les municipalités et les collectifs citoyens*. Il est possible de

mettre à disposition des lieux municipaux en soutenant l’engagement

associatif et citoyen. Dans ce cas, l’expérience et l’encadrement par les

collectifs citoyens doivent être prévus et soutenus par la municipalité,

dans des *conditions mutuellement décidées. *

Ces lieux prêtent une attention au collectif et à la convivialité, en

soutenant des formes de rencontres, entre représentants des collectivités,

personnes concernées, personnes solidaires pour faire à plusieurs,

s’inspirer mutuellement.

Le droit au logement comme priorité pour accéder aux autres droits

Les collectivités peuvent *renforcer leur politique locale du logement pour

tous et toutes* avec plusieurs dispositifs :

rattachement des offices publics de l’habitat

durablement pour répondre aux besoins urgents : adopter une politique de

recensement, soutenir la réhabilitation, encourager la mise en location

sociale et solidaire, travailler à l’incitation fiscale (taxe sur les

logements vacants et majoration de la taxe d’habitation), préempter pour

des nouveaux logements sociaux.

ou la pénurie de logement dans le cadre d’une urgence caractérisée et d’une

carence justifiée de l’État, au nom des pouvoirs de police municipale en

matière de sécurité, salubrité et tranquillité publique ainsi que de

protection de la dignité humaine.

Assurer le rôle historique d’aide sociale aux plus fragilisé·es

local ;

alimentation, transport, eau…

les formations sont soumises au séjour légal, pour rendre la formation

accessible à tous et à toutes ;

*Tous ces droits contribuent à assurer l’autonomie des personnes en

situation de précarité administrative, et sortir de la logique de la

dépendance, de l’aide et de l’humanitaire, pour assurer la qualité des

liens entre les citoyen·nes. *

Protéger et soutenir le tissu associatif et citoyen

Protéger les libertés associatives pour les actions de solidarité qui

protègent les droits des personnes précarisées.

*Soutenir et rendre visible le travail citoyen et associatif car accueillir

c’est aussi accompagner * : L’accompagnement dans les parcours et les

projets nécessite de l’information, de l’écoute et de l’orientation vers

les dispositifs et les ressources existantes.

Garantir la pérennité des actions alternatives en dehors des changements

politiques et hors des pouvoirs publics.

*Réaliser un travail critique du Contrat d’Engagement Républicain * avec

une proposition alternative : sur la base d’une charte fondée sur un autre

type d’engagement réciproque afin de partager d’autres valeurs communes,

discutées entre milieu associatif et pouvoirs publics locaux.

Instaurer des instances avec des fonctions :

sociale ;

principe d’inconditionnalité ;

exemple des conseils consultatifs.

Proposer des moments festifs et conviviaux

https://www.gisti.org/IMG/jpg/bandeau_logos_9.jpg

https://www.gisti.org/IMG/pdf/plaidoyer__accueil_local_inconditionnel.pdf

Plaidoyer pour un accueil local inconditionnel

www.gisti.org http://www.gisti.org* [image: Page Facebook du Gisti]

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La page Mastodon du Gisti] https://piaille.fr/@gisti

https://www.gisti.org/article7613*

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