———- Forwarded message ———
De : Maël Galisson
Nord Littoral
Côte d’Opale, samedi 19 juillet 2025
Un procès fictif par une association d’aide aux migrants pour alerter
*Crise migratoire. Jeudi 17 juillet, Utopia 56 a convié des avocats au parc
Richelieu, à Calais, pour faire le procès fictif de la politique migratoire
de l’Union européenne, à l’occasion de la journée de la justice pénale
internationale.*
En laissant mourir des migrants en mer, en les traitant de façon indigne
dans ses centres de rétention ou dans des bidonvilles, ou en tolérant des
violences policières, l’Union Européenne se rend-elle coupable de crimes
contre l’humanité ? C’est ce dont ont débattu des avocats à l’invitation
d’Utopia 56, jeudi, lors d’un procès fictif devant le parc Richelieu.
Bien qu’ayant lieu à Calais, le prisme choisi pour le procès était bien
celui de l’Europe, notamment avec la présence de l’association espagnole
Caravana abriendo fronteras (La caravane ouvrant les frontières).
Ainsi, parmi les trois principaux témoignages à charge, on trouvait un
récit de la Côte d’Opale, celui de la mort de Jumaa El Hassan en mars 2024,
que les membres d’Utopia 56 relient à l’intervention de la police française
et à leur négligence dans les opérations de recherche. Les deux autres
récits portaient sur des événements survenus en Espagne ou en Italie, avec
à chaque fois la mort d’un ou de plusieurs réfugiés à la suite d’abandon
des autorités ou de mauvais traitements.
Crime contre l’humanité et châtiment
Cela implique-t-il la responsabilité de l’Union européenne pour crimes
contre l’humanité? En ont débattu M e Lequien, pour l’accusation, et M e
Gommeaux pour la défense de l’UE dans un procès fictif présidé par M e
Chaudey. L’accusation a mis en avant les accords entre l’UE et des régimes
peu soucieux des droits humains, comme la Turquie et la Libye, les
pratiques de l’agence européenne Frontex pour repousser les bateaux de
réfugiés en Méditerranée, la militarisation des frontières de l’Europe, de
Melilla à Calais, les manquements des moyens de secours et la
criminalisation des ONG de défense des migrants.
Dans le rôle ingrat de la défense, et sous les quolibets de l’assistance, M
e Gommeaux a tenté d’absoudre l’UE en désignant les réseaux de passeurs
comme les vrais responsables des morts sur la frontière, plaidant le droit
plutôt que les sentiments et citant abondamment le ministre de l’intérieur
Bruno Retailleau -non sans une certaine mise à distance ironique. Sans
surprise, à l’applaudimètre du public, l’Union Européenne a été jugée
coupable à la quasi-unanimité.