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Naufrage de Lesbos : quand la victime devient bourreau
07.04.25 06:00
Georges Pagoudis
Selon le Journal de Rédacteurs, un Afghan, survivant du naufrage du 3 avril
qui y a vu sa femme et un de ses deux enfants se noyer devant ses yeux, est
actuellement accusé d’être le passeur responsable des vies perdues, alors
que son autre enfant qui lui a survécu, restera dans une institution
jusqu’à l’âge adulte.
Quelques heures après le naufrage meurtrier de Lesbos, qui a fait 8 morts,
dont quatre enfants, les autorités grecques ont arrêté un passager afghan
de 20 ans et l’ont accusé d’être le passeur. Lors de son interrogatoire
préliminaire, l’Afghan de 20 ans a affirmé qu’il avait été contraint par le
réseau de trafiquants en Turquie de prendre la barre du bateau mortel,
alors que ceux-ci sont restés en Turquie.
C?est le même scénario qui se répète depuis près d?une décennie, lorsque
l?État grec a décidé, en 2016, d?activer la législation pertinente qui met
essentiellement sur un pied d’égalité les auteurs et les victimes de la
crise des réfugiés. Maintenant, ce survivant est lui aussi sous le coup
d’une énième peine scandaleuse qui pourrait atteindre ou même dépasser 100
ans de prison, alors que les années qu’il va forcément purger s’élèvent à
25 ans. Le sort de son jeune enfant qui lui a survécu n’a pas été pour le
moment fixé : après avoir perdu sa mère et son frère, il perd tout
contact avec son père, déjà en détention.
La suite sous réserve de vérification.
D?après des informations du photographe Giorgos Moutafis
<
,
le naufrage du 3 avril près de l’île de Lesbos qui a fait 8 morts dont
quatre enfants, aurait été provoqué par les garde-côtes grecs. Ceux-ci se
sont approchés du bateau pneumatique et l’auraient attaqué avec un harpon,
ce qui aurait fait que le fond du bateau se déchire et tout le monde se
retrouve dans l’eau.
D?autres sources rapportent de témoignages de survivants affirment que le
bateau des garde-côtes aurait tenté de retirer le moteur du bateau de
réfugiés pour qu’ils n’atteignent jamais la Grèce, provoquant ainsi son
naufrage.
Vicky Skoumbi vicky.skoumbi@gmail.com:
Au moins 16 morts en une journée en mer Égée lors de deux naufrages
Par La rédaction https://www.infomigrants.net/fr/author/la%20redaction/
Publié le : 03/04/2025
*Au moins seize exilés ont perdu la vie jeudi dans deux naufrages survenus
en mer Égée, près de l’île de Lesbos pour l’un et près des côtes turques
pour l’autre. Vingt-trois personnes ont pu être secourues près de Lesbos
mais les opérations se poursuivaient pour tenter de retrouver d?éventuels
survivants.*
Deux nouveaux drames en mer Égée. Jeudi 3 avril, au moins seize migrants
sont morts dans les naufrages de deux bateaux de migrants en mer Égée. Le
premier naufrage a eu lieu près de l?île de Lesbos et le second, dans les
eaux baignant le district turc d’Ayvacik, au nord-ouest de la Turquie.
Les gardes-côtes grecs ont indiqué que 23 personnes avaient pu être
secourues à la suite du premier naufrage, mais les opérations se
poursuivaient dans la matinée pour tenter de retrouver des survivants. Au
total, une trentaine de migrants se trouvaient à bord du bateau lorsqu?il
a
quitté la Turquie, selon les gardes-côtes grecs.
Les naufrages sont fréquents lors de ces traversées périlleuses entre les
côtes turques et les îles grecques voisines, telles que Samos et Lesbos,
points d’entrée dans l’Union européenne (UE). De nombreux exilés sont
morts
sur cette route.
Fin mars, un homme a été repêché inconscient
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au
large de l’îlot de Farmakonissi après un naufrage et alors que les
passeurs
avaient abandonné les exilés qui se trouvaient à bord en mer.
Sept personnes sont également mortes en mer Égée
<
https://www.infomigrants.net/fr/post/62315/mer-egee–sept-morts-dans-un-naufrage-pres-de-samos
,
au large des côtes ouest de la Turquie, à la fin du mois de janvier. Les
victimes sont tombées à l’eau alors que les gardes-côtes turcs tentaient
d’intercepter leur embarcation pneumatique. Dix-huit adultes et treize
mineurs ont tout de même pu être secourus sains et saufs, avaient indiqué
les autorités.
Plus 2 300 disparus en Méditerranée en 2024
Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 2 333
migrants ont disparu ou ont été repêchés morts en Méditerranée en 2024.
D’après le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR),
près de 9 000 personnes sont entrées en Grèce clandestinement depuis le
début 2025, la plupart par la mer.
Le gouvernement conservateur grec n’a cessé ces dernières années de durcir
sa politique migratoire. “Si vous souhaitez entrer illégalement en Grèce
et
que vous n’avez pas droit à l’asile, nous ferons tout notre possible pour
vous renvoyer d’où vous venez”, a déclaré le Premier ministre Kyriakos
Mitsotakis devant le Parlement mercredi 2 avril. “Les passeurs et les ONG
qui coopèrent avec eux ne détermineront pas qui entre dans notre pays”,
a-t-il ajouté.
Les gardes-côtes grecs ont été plusieurs fois condamnés pour leur gestion
des migrants aux frontières du pays, en mer Égée ou au niveau du fleuve
Evros. Ils sont notamment accusés par de nombreuses organisations de
pratiquer des refoulements illégaux et de faire preuve de violences envers
les exilés.
Les gardes-côtes mis en cause
Selon un rapport réalisé par neuf organisations de défense des droits de
l’Homme
<
actives
dans plusieurs pays européens et publié le 17 février, “au moins” 120 457
“pushbacks” ont été enregistrés en 2024 en Europe. Et la Grèce serait le
deuxième pays, derrière la Bulgarie, à pratiquer ces refoulements. En
2024, 14 482 refoulements ont été enregistrés à ses frontières.
De son côté, le 25 mars, la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) a
condamné la Grèce après le décès d’un mineur Irakien, Ameer Mokhlas
<
,
mortellement touché par le tir d’un garde-côte grec, en 2015 en mer Égée.
Les autorités ont également été mises en cause pour leur rôle dans le
naufrage de Pylos
<
,
ayant causé la mort de plusieurs centaines de migrants, en 2023, en Grèce.
En février, le médiateur de la République hellénique, Andreas Pottakis, a
recommandé dans un communiqué de presse, des sanctions contre huit
gardes-côtes impliqués dans ce naufrage. Dans son enquête, le médiateur a
pointé “une série d’omissions graves et persistantes dans les tâches de
recherche et de sauvetage de la part d’officiers supérieurs du corps des
gardes-côtes” grecs. Selon lui, les autorités “n’ont pas pris, dans le
cadre de leurs pouvoirs, les mesures qui pouvaient raisonnablement être
considérées comme propres à prévenir le danger”.