La migration laboratoiredes transformations du pouvoir et de la guerre.Nouveaux défis pour la connaissance et la citoyenneté

miladyrenoirmiladyrenoir
2025-3-25 13:28

UOM - Université Mohammed V Faculté des sciences juridiques, économiques et

sociales Souissi Avec le soutien de la Fondation Friedrich-Ebert, Rabat

Migration, droits de l’homme et développement Rabat 1-2 juin 2009

Marie-Claire Caloz-Tschopp, université de Lausanne, Institut d’études

politiques internationales (UNIL-IEPI) et Solidarité sans frontières

(Suisse)

Je dédie mon article aux 73 migrants érythréens morts sans secours aux

frontières italiennes après trois semaines de dérive en mer (août 2009) ;

aux quatre migrants subsahriens tués par balles par des gardes-frontières

égyptiens à la frontière entre l’Egypte et Israël le 9 septembre 2009 ; aux

personnes qui ont pris le risque d’endurer le délit de solidarité.

Résumé : la migration est un laboratoire d’observation des transformations

du pouvoir, de la guerre. Elle est un des terrains privilégié de nouveaux

défis pour la connaissance et la citoyenneté. Dans la première partie, la

mondialisation-démondialisation vue depuis une anthropologie philosophique

permet de s’étonner de la banalisation de la violence, des attaques de tout

cadre politique, du délitement des droits observables dans les politiques

migratoires entre l’UE et le « sud » qui conduit à formuler des questions

et à réorienter la recherche. Dans la deuxième partie, l’assimilation de la

politique à la guerre est abordée à la fois depuis la banalisation

théorique de l’apartheid, des fantômes du XVIIIe siècle (Napoléon, Hegel,

Clausewitz) qui pèsent sur les théories de la guerre au XXe siècle. Des

analyses du philosophe allemand Günther Anders sur l’obsolescence de

l’homme, la menace d’un globocide, et l’indifférence, haine froide

bureaucratico-technique permettent de mieux situer des enjeux du débat sur

le paradigme économico-politique destruction-création dominant aujourd’hui

et d’interpréter des tendances des politiques migratoires. Dans la

troisième partie, deux ambiguïtés théoriques à dépasser sont analysées pour

résister à la guerre et récupérer la politique. Il devient alors possible

de distinguer guerre et politique, guerre et conflit démocratique aux

frontières, haine raciste et colère émancipatrice pour formuler des pistes

de recherche et d’action pour le mouvement social dont fait partie l’UOM.

Le courage nécessaire pour libérer la puissance de résistance et de

création politique implique de redécouvrir le pouvoir d’émancipation, de

création. Dans la quatrième partie, des remarques sur les droits de l’homme

sont formulées pour lever des confusions possibles dans les débats de l’UOM

à ce sujet.

Mots-clés : globalisation, mondialisation, démondialisation, capitalisme

total-libéral, migration, pouvoir, guerre, connaissance, citoyenneté,

université, colonisation, histoire du XXe siècle, mouvement des

populations, apartheid, biopolitique, sécurité, sécuritaire, ambiguïté

théorique, passion politique, haine, colère, soumission, insoumission,

ambiguïté, courage, conscience, lucidité, résistance, droits de l’homme,

conflit civique, espace méditerranéen, espace public, espace public

oppositionnel, démocratie radicale, Castoriadis, Arendt, Balibar,

Guillaumin, Favret-Saada, Chemillier-Gendreau, Rawls, Mezzadra, Ivekovic,

UE, Maroc, UOM.

Article https://sosf.ch/archive/cms/upload/pdf/Caloz_uomMaroc.pdf