TW. attention les mots “sauver des vies” et “avion frontex” ont été placés
en parallèle.
TW. bis: attention les habitants sont gênés par le bruit de l’avion, mais
on n’a pas l’info qu’ils sont gênés par les déportations.
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De : Maël Galisson
REGION, vendredi 14 mars 2025
*Le « ras-le-bol » d’habitants du littoral gênés par le bruit de l’avion
Frontex*
Par Jean-Philippe Delattre
*Depuis fin 2021 et le naufrage qui a coûté la vie à 27 migrants au large
de Calais, un avion est déployé par Frontex pour surveiller le littoral. Le
bruit du moteur, notamment la nuit, gêne de nombreux habitants : un récent
coup de gueule sur les réseaux sociaux a suscité de vives réactions.*
Par Jean-Philippe Delattre
Calaisis. « Ras le bol de cet avion qui tourne toute la nuit à basse
altitude !! Qu’est-ce que ça va donner avec fenêtre ouverte pendant les
nuits d’été ?? » Il est 5 h 30 du matin, vendredi 7 mars, quand Stefan
pousse ce coup de gueule sur la page Facebook « Sangatte-Blériot-Plage &
compagnie ». À cet instant, dans sa maison à Coquelles, cela fait une heure
trente que lui et sa femme n’arrivent plus à dormir à cause du
bourdonnement incessant.
Aussitôt, « je vois plein de messages qui tombent», raconte le Coquellois.
La preuve qu’il n’est pas le seul à avoir été réveillé. Domi, par exemple,
commente sa publication à 5 h 39 : « Nous l’entendons également…
centre-ville de Calais. » « Particulièrement pénible cette nuit, ils ne
peuvent pas utiliser des drones qui font moins de bruit ? », s’interroge
encore Gwen à 6 heures.
« Usant », « insupportable », s’emportent d’autres internautes… « Au total,
il y a une centaine de réactions suite à mon post et 28 partages »,
comptabilise Stefan. « On a été réveillés sur les coups de 4 heures par
l’avion de Frontex qui survolait le quartier. Il avait l’air de tourner en
rond. On avait l’impression qu’il était vraiment au-dessus de la maison»,
se souvient-il, précisant qu’il habite le quartier des Cottages. « C’est un
coin tellement calme, on entend le moindre bruit. Et une fois qu’on fait
une fixation dessus, on ne pense plus qu’à ça ! »
La réponse de Frontex
Sans remettre en cause les missions de surveillance du littoral par l’avion
de Frontex, déployé depuis fin 2021 après le naufrage qui a coûté la vie à
27 migrants au large de Calais, Stefan et son épouse sont gênés par le
bruit, « plus fort qu’avant », de l’engin. « On sait que cet été, avec le
beau temps, l’avion sera plus sollicité. On sera plus embêté, on a tendance
à dormir avec les fenêtres ouvertes. » Si les commentaires sur Facebook
viennent de Coquellois, Sangattois, Calaisiens ou Ansériens, d’autres
témoignages confirment que la gêne est partagée dans le Boulonnais et
l’ensemble du littoral.
Contacté, un porte-parole de Frontex nous répond que l’agence européenne de
surveillance des frontières « apporte le plus grand soin à la manière dont
elle mène toutes ses opérations. Nous sommes conscients de l’impact que
notre présence peut avoir sur les communautés locales et nous prenons tous
les commentaires au sérieux ». Interrogé sur les potentiels changements
d’avion ou pour savoir s’il vole plus bas qu’auparavant, Frontex se refuse
à tout commentaire sur « des détails opérationnels spécifiques car cela
pourrait compromettre l’efficacité et la sécurité de nos missions ». À
noter que dans nos colonnes en mars 2022, nous indiquions que Frontex avait
changé quatre fois d’avion, utilisant alors un engin d’une société privée
hollandaise.
Et de préciser que « Frontex soutient les autorités françaises dans leurs
patrouilles sur la Côte d’Opale, dans le cadre de notre engagement commun à
sauver des vies et à prévenir les traversées dangereuses. Nous restons
ouverts au dialogue et nous nous engageons à faire en sorte que notre
travail, crucial pour protéger des vies, soit équilibré avec le respect des
communautés locales. » Nos questions sur le nombre de traversées empêchées
par ce dispositif sont restées sans réponse.
REGION, vendredi 14 mars 2025
Contacté, le maire de Coquelles Michel Hamy indique n’avoir reçu, à son
niveau, aucunes doléances de la part de ses administrés au sujet du bruit
généré par l’avion Frontex. Moins surpris, son homologue de
Sangatte-Blériot-Plage, Guy Allemand, ne reçoit pas de plainte directement
mais « les réclamations se traduisent à travers les réseaux sociaux ,
remarque-t-il. On voit que ça concerne beaucoup de monde». Lui-même
témoigne d’une « semaine particulièrement agaçante mais ce n’est pas tout
le temps comme ça. Est-ce parce que l’avion volait plus bas, plus
longtemps, est-ce qu’on l’entendait plus à cause du vent ? »
Il rappelle que le maire n’a « pas la compétence» pour intervenir à ce
sujet. Et tempère : « L’avion permet de relever des images très précises à
partir des appareils qui sont à bord. Comment aller contre un outil qui
permet peut-être de sauver des vies ? » Argument de taille de la part d’un
maire qui a connu une série de drames sur ses plages en décembre-janvier,
avec six corps retrouvés sur le sable.