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De : Maël Galisson
LOCALE, vendredi 21 février 2025
*Un mois après, les noms des migrants morts sont toujours affichés sur les
enrochements*
*Cela fait un mois environ que des écriteaux qui rendent hommage aux
migrants morts à la frontière britannique ont été apposés sur les
enrochements situés sous la passerelle Mollien, à Calais.*
Par Jean Duquesne, avec Jean-Philippe Delattre
Calais. « Mery, quatre jours, décédé le 07 septembre 2024. » Ou encore : «
Affa, âge inconnu, mort le 15 septembre 2024. » Voici des exemples de ce
que l’on peut lire sur les grosses affiches jaune fluo, scotchées sur les
enrochements installés par la ville en dessous de la passerelle Mollien
pour empêcher les migrants d’y planter leur tente. Elles font partie du
paysage depuis un mois environ.
Sous la passerelle, 3 200 tonnes de rochers
Pour rappel, les enrochements anti-migrants posés à divers endroits de la
ville ne sont pas nouveaux. Les premiers sont apparus à l’été 2022 le long
du quai du Danube. Les derniers en novembre 2024, quand 3 200 tonnes de
rochers ont été posées aux abords de la passerelle Mollien. Décriés par les
militants et associatifs qui œuvrent pour les migrants, ils sont « le seul
moyen », dixit la maire (divers droite) Natacha Bouchart, dont dispose la
ville pour empêcher les points de fixation à Calais.
Ces affiches commémoratives ont été collées par « un collectif de citoyens
», quelques jours après la manifestation du 11 janvier visant à dénoncer
une année de drames dans la Manche. Parmi eux se trouvait Jean-Pierre
Moussally, conseiller municipal d’opposition (EELV) à la ville de Calais. «
C’est une action mémorielle. Il est important d’honorer celles et ceux
morts en mer, surtout après un record de décès dans la Manche en 2024. »
Un contexte tendu
Un mois après, ces hommages ont résisté aux intempéries. Et aux tensions
politiques. Si ces affiches associent directement les drames à la frontière
à la politique de la ville, cette action trouve un écho dans les propos
tenus par l’opposante Louise Druelle (divers gauche, elle aussi dans le
collectif citoyens), appuyés par son colistier Jean-Pierre Moussally, lors
du conseil municipal du 4 février, provoquant de vifs échanges avec la
majorité. Ces affiches finiront-elles par être retirées ? « La mairie
n’osera pas, assure Jean-Pierre Moussally. Car en plus d’enlever ces mots,
il faudrait le justifier. Et qui pourrait justifier d’enlever les noms
d’enfants, de mères, de pères morts en mer?»
Contacté et relancé à ce sujet cette semaine, le cabinet de la maire n’a
pas encore donné suite.