From: Brigitte Espuche espuche@migreurop.org
Après la découverte de fosses communes, des organisations de la société
civile appellent au gel des financements UE-Libye
Communiqué commun
FR: https://migreurop.org/article3374.html?lang_article=fr
Des eurodéputé·e·s et de nombreuses organisations de la société civile de
chaque rive de la Méditerranée, dont Migreurop, appellent à geler les fonds
européens Migration pour la Libye, suite à la découverte de fosses communes.
La récente découverte<
https://www.iom.int/news/iom-deeply-alarmed-mass-graves-found-libya-urges-action>de
douzaines de corps, vraisemblablement de personnes exilées, dans des fosses
communes à Jakharrah et dans le désert d’Al koufra en Libye est
particulièrement choquante.
Nos pensées vont aux familles des victimes, ainsi qu’à toutes celles et
ceux qui ont perdu des proches dans des circonstances similaires, et dont
la situation est souvent aggravée par l?absence de procédures de
signalement, d?identification et accès à l?information concernant les
personnes disparues.
En Libye, la torture et le meurtre<
https://www.theguardian.com/world/2019/nov/03/libya-migrants-tripoli-refugees-detention-camps>de
personnes migrantes dans les centres de détention, leur abandon en mer<
dans le déserthttps://www.lighthousereports.com/investigation/desert-dumps/,
la détention dans des conditions assimilables à l?esclavage<
https://www.iom.int/news/iom-learns-slave-market-conditions-endangering-migrants-north-africa>,
la famine et d?autres violations graves des droits humains ont été
largement documentés par la Mission d’enquête indépendante sur la Libye<
https://www.ohchr.org/en/hr-bodies/hrc/libya/index>, ainsi que par d’autres
organisations.
Il apparaît clairement que les financements de l’Union européenne, ainsi
que d’États membres (dont l?Italie et la France), à la Libye, n’ont pas
tenu leur promesse d’améliorer les conditions de vie des personnes
cherchant à se mettre en sécurité.
Dix ans après le naufrage le plus meurtrier<
https://www.rescue.org/uk/article/greek-shipwreck-everything-you-need-know>survenu
dans la Méditerranée au large des côtes libyennes, les réfugié·e·s en Libye
demeurent soumis à des conditions qu?aucun être humain ne devrait subir.
Souvent, ces conditions de vie sont imposées par des forces de sécurité qui
ont reçu soutiens et financements européens.
La Commission européenne a récemment annoncé avoir pris des mesures afin de
réexaminer<
accords de financement avec la Tunisie, après des révélations sur les
violations des droits perpétrées par les forces de sécurité tunisiennes.
A la lumière de ces nouvelles découvertes, et à la suite du rapport publié
l?année dernière par la Cour des comptes européenne constatant l?échec des
financements<
l?UE en Libye face aux risques pour les droits humains, l?UE doit prendre
des mesures en Libye également.
Les sommes allouées à ces financements devraient plutôt être utilisées pour
sauver des vies et permettre la mise en place d’alternatives aux voyages
périlleux entrepris par les personnes qui fuient la Libye, en ouvrant des
voies de passage sûres.
18 février 2025