Après la découverte de fosses communes, des organisations de la société civile appellent au gel des financements UE-Libye

miladyrenoirmiladyrenoir
2025-2-28 12:02

From: Brigitte Espuche espuche@migreurop.org

Après la découverte de fosses communes, des organisations de la société

civile appellent au gel des financements UE-Libye

Communiqué commun

FR: https://migreurop.org/article3374.html?lang_article=fr

Des eurodéputé·e·s et de nombreuses organisations de la société civile de

chaque rive de la Méditerranée, dont Migreurop, appellent à geler les fonds

européens Migration pour la Libye, suite à la découverte de fosses communes.

La récente découverte<

https://www.iom.int/news/iom-deeply-alarmed-mass-graves-found-libya-urges-action>de

douzaines de corps, vraisemblablement de personnes exilées, dans des fosses

communes à Jakharrah et dans le désert d’Al koufra en Libye est

particulièrement choquante.

Nos pensées vont aux familles des victimes, ainsi qu’à toutes celles et

ceux qui ont perdu des proches dans des circonstances similaires, et dont

la situation est souvent aggravée par l?absence de procédures de

signalement, d?identification et accès à l?information concernant les

personnes disparues.

En Libye, la torture et le meurtre<

https://www.theguardian.com/world/2019/nov/03/libya-migrants-tripoli-refugees-detention-camps>de

personnes migrantes dans les centres de détention, leur abandon en mer<

https://www.glanlaw.org/single-post/2018/05/08/legal-action-against-italy-over-its-coordination-of-libyan-coast-guard-pull-backs-resulti>ou

dans le déserthttps://www.lighthousereports.com/investigation/desert-dumps/,

la détention dans des conditions assimilables à l?esclavage<

https://www.iom.int/news/iom-learns-slave-market-conditions-endangering-migrants-north-africa>,

la famine et d?autres violations graves des droits humains ont été

largement documentés par la Mission d’enquête indépendante sur la Libye<

https://www.ohchr.org/en/hr-bodies/hrc/libya/index>, ainsi que par d’autres

organisations.

Il apparaît clairement que les financements de l’Union européenne, ainsi

que d’États membres (dont l?Italie et la France), à la Libye, n’ont pas

tenu leur promesse d’améliorer les conditions de vie des personnes

cherchant à se mettre en sécurité.

Dix ans après le naufrage le plus meurtrier<

https://www.rescue.org/uk/article/greek-shipwreck-everything-you-need-know>survenu

dans la Méditerranée au large des côtes libyennes, les réfugié·e·s en Libye

demeurent soumis à des conditions qu?aucun être humain ne devrait subir.

Souvent, ces conditions de vie sont imposées par des forces de sécurité qui

ont reçu soutiens et financements européens.

La Commission européenne a récemment annoncé avoir pris des mesures afin de

réexaminer<

https://www.theguardian.com/global-development/2025/jan/24/eu-human-rights-tunisia-migrant-security-forces-migration?CMP=Share_AndroidApp_Other>ses

accords de financement avec la Tunisie, après des révélations sur les

violations des droits perpétrées par les forces de sécurité tunisiennes.

A la lumière de ces nouvelles découvertes, et à la suite du rapport publié

l?année dernière par la Cour des comptes européenne constatant l?échec des

financements<

https://www.theguardian.com/world/2024/sep/25/eu-fund-to-stem-migration-africa-europe-risks-european-court-of-auditors>de

l?UE en Libye face aux risques pour les droits humains, l?UE doit prendre

des mesures en Libye également.

Les sommes allouées à ces financements devraient plutôt être utilisées pour

sauver des vies et permettre la mise en place d’alternatives aux voyages

périlleux entrepris par les personnes qui fuient la Libye, en ouvrant des

voies de passage sûres.

                               18 février 2025