Fwd: [Jungles] Crise migratoire : pourquoi la société nationale des sauveteurs en mer pourrait refuser l’argent des Britanniques [La Voix du nord, 10.12.2024]

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-12-11 16:03

———- Forwarded message ———

De : Maël Galisson

https://www.lavoixdunord.fr/1532291/article/2024-12-10/crise-migratoire-pourquoi-la-societe-nationale-des-sauveteurs-en-mer-pourrait

Crise migratoire : pourquoi la société nationale des sauveteurs en mer

pourrait refuser l’argent des Britanniques *Le président de la SNSM,

Emmanuel de Oliveira, serait prêt à refuser les fonds Sandhurst, accordés

par les Britanniques pour sécuriser leur frontière à Calais. Pour des

raisons éthiques.*

Par Aïcha Noui

Publié: 10 Décembre 2024 à 15h49 Temps de lecture: 3 min Partage :

Les fonds Sandhurst accordés par les Britanniques à la France pour le

gardiennage de la frontière sont en cours de négociations

https://www.lavoixdunord.fr/1530622/article/2024-12-05/crise-migratoire-le-bras-de-fer-avec-les-britanniques-attendra-pas-le,

pour la période 2026-2029 depuis le 6 décembre, – Bruno Retailleau

https://www.lavoixdunord.fr/1528266/article/2024-11-29/crise-migratoire-bruno-retailleau-annonce-la-creation-d-un-fonds-d-indemnisation?srsltid=AfmBOooe0-k61EBn5jCzxHN2_UIE5Fom7i-QKOj2J57bA–OrjxNS7lC

serait à Londres depuis lundi, malgré « un agenda en stand-by », nous

disait le ministère de l’Intérieur la semaine dernière.

À la demande de l’État français, la Société nationale de sauvetage en mer (

SNSM

https://don.snsm.org/2024HIVERWEBCAMP?utm_campaign=2024HIVERWEBCAMP&utm_medium=CPC&utm_source=google-ads&utm_content=marque&gad_source=1&gclid=EAIaIQobChMIu8uivqmdigMVqndBAh3u3THdEAAYASAAEgKMAPD_BwE)

pourrait bénéficier de ces fonds britanniques. Le président de la SNSM,

Emmanuel de Oliveira, est clairement réticent à cette proposition. Car ces

fonds sont fléchés spécifiquement pour lutter contre l’immigration

clandestine (LIC). «* C’est* *loin de notre mission. La SNSM est mobilisée

par l’État pour la sauvegarde des vies humaines et n’est en aucune façon

impliquée dans la sécurisation des frontières, la LIC ou l’entraide aux

migrants. *»

Nous sommes apolitiques, non militants, non engagés. Ça heurte notre

déontologie. »

Emmanuel de Oliveira, président de la SNSM

En 2021, lors de la signature du traité Sandhurst

https://www.lavoixdunord.fr/866706/article/2020-09-17/migrants-des-accords-des-cooperations-et-un-vieux-contentieux-franco-britannique,

la question de bénéficier de ces fonds avait déjà été soulevée. « *Nous

n’étions pas éligibles pour ces raisons* », pointe Emmanuel de Oliveira.

L’homme veut garder un cap en vertu des statuts de la SNSM : « *Nous sommes

apolitiques, non militants, non engagés. *»

Sur un plan moral, la SNSM s’interdit déjà de recevoir des fonds en

provenance de la vente d’alcool, de tabac ou d’armes pour des raisons

éthiques. « *Ça heurte notre déontologie. *»

Dans ce contexte, la SNSM ne voit pas l’argent britannique d’un bon œil,

avec la peur de devenir, malgré elle, partie prenante de la LIC. « *S’ils

nous les octroyaient, j’ai une inquiétude sur ce qu’on pourrait nous

demander.* Et puis, nos donateurs et nos bénévoles ne l’accepteraient pas »,

appuie Emmanuel de Oliveira. Et en pleine campagne de collecte, la SNSM ne

« *veut pas la perturber avec le sujet des fonds britanniques qui n’étaient

pas prévus dans notre plan de ressources* ».

Les stations locales favorables

Sur la côte, les cinq stations de la SNSM, – Dunkerque, Grand-Fort, Calais,

Boulogne, Berck – , sont confrontées au quotidien à la crise migratoire. « *Je

comprends la position d’Emmanuel de Oliveira*, souligne Philippe Darques,

président de la SNSM Calais

https://www.lavoixdunord.fr/1501165/article/2024-09-11/les-sauveteurs-en-mer-de-la-snsm-de-calais-dotes-d-un-nouveau-bateau-d.

*Mais nous sommes bénévoles. Le sauvetage en mer a un coût

https://www.lavoixdunord.fr/1498928/article/2024-09-05/naufrage-dans-la-manche-11-h-45-il-n-y-avait-plus-personne-la-mer-selon-la-snsm.

Nous devons nous autofinancer, et des sommes considérables passent

au-dessus de nos têtes entre le Royaume-Uni et la France, sans que nous

touchions un euro. *» Et le phénomène des « small-boats », moyen privilégié

pour rejoindre la Grande-Bretagne depuis 2019, a mis la SNSM au milieu du

gué.

À Boulogne-sur-Mer, Gérard Barron

https://www.lavoixdunord.fr/1226020/article/2022-09-08/gerard-barron-le-plus-anglais-des-boulonnais-pleure-la-reine-sa-personne-est,

président de la SNSM, « *comprend fort bien la décision au niveau national.

Mais cet argent britannique, dans la mesure où ça nous permet de sauver des

vies et que ça ne coûte rien au budget de la France en difficulté, on

devrait y avoir accès. Et sans avoir à lutter contre l’immigration

clandestine*. *On ne participera jamais à une opération de LIC, quelle

qu’elle soit *».