"Le fonds "migration" de l'Europe pour l'Afrique finance des projets à tâtons et porte trop peu d'attention au respect des droits humains" From: Yasha Maccanico

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-9-26 15:34

Re: La Libre “Le fonds “migration” de l’Europe pour l’Afrique finance des

projets à tâtons et porte trop peu d’attention au respect des droits

humains”

From: Yasha Maccanico yashanico@yahoo.com

merci bcp!

sur le meme theme

https://www.a-dif.org/2024/09/26/la-corte-dei-conti-europea-critica-il-sostegno-alla-guardia-costiera-libica/

On 26 Sep 2024, at 13:06, Cecile Vanderstappen via Migreurop <

migreurop@rezo.net> wrote:

Bonjour,

Second Rapport (2024) de la Cour des comptes UE sur le Trust Fund

(rapport en annexe) et article de presse ci-dessous.

Le fonds “migration” de l’Europe pour l’Afrique finance des projets à

tâtons et porte trop peu d’attention au respect des droits humains - La

Libre <

https://www.lalibre.be/international/europe/2024/09/25/le-fonds-migration-de-leurope-pour-lafrique-finance-des-projets-a-tatons-et-porte-trop-peu-dattention-au-respect-des-droits-humains-GVA6SMK6RNFFJNTSOEEQH5E62I/

Le fonds “migration” de l’Europe pour l’Afrique finance des projets à

tâtons et porte trop peu d’attention au respect des droits humains

La Cour des comptes a publié un rapport critique sur le fonctionnement

d’un fonds européen créé pour lutter contre les causes profondes de la

migration irrégulière et du phénomène de personnes déplacées en Afrique.

<

https://www.lalibre.be/journaliste/olivier-le-bussy-5adef201cd70123b781cfeb1/

Olivier le Bussy <

https://www.lalibre.be/journaliste/olivier-le-bussy-5adef201cd70123b781cfeb1/

Publié le 25-09-2024 à 19h37

Bis repetita. En 2018, la Cour des comptes européenne avait publié un

rapport https://www.eca.europa.eu/fr/publications?did=48342épinglant ce

qui pouvait être amélioré dans le fonctionnement du fonds européen pour

gérer la migration en Afrique. Créé en 2015, au plus fort de la crise de

l’asile qui touchait l’Union européenne, le Fonds fiduciaire d’urgence

(FFU) pour l’Afrique est censé favoriser la stabilité et de contribuer à la

lutte contre les causes profondes de la migration irrégulière et du

phénomène des personnes déplacées sur e continent. Son action cible trois

régions d’Afrique ? le Sahel et le Lac Tchad, la Corne de l’Afrique et

l’Afrique du Nord ? et couvre vingt-sept pays. Cinq plus tard, les

auditeurs européens tirent les mêmes constats dans un nouveau rapport <

https://www.eca.europa.eu/fr/news/NEWS-SR-2024-17> : les actions du fonds

ne sont pas assez ciblées et les informations manquent quant au suivi pour

évaluer les résultats. La Cour souligne encore que les risques d’atteintes

aux droits de l’homme ne sont pas suffisamment maîtrisés.

L’Union européenne a passé des accords avec la Libye dès 2020 et la

Tunisie, en 2023, pour la gestion de la migration irrégulière, et plus

récemment avec la Mauritanie et l’Egypte. Des rapports et des médias ont

déjà mis en avant combien les droits fondamentaux des migrants pouvaient

être mis à mal dans ces pays, en particulier. Or, selon la Cour des

comptes, la Commission ne veille pas avec toute l’attention voulue au

respect du principe “ne pas nuire”, qui devrait guider les projets et

mesures financés par le FFU.

Procédure défaillante, peu de suivi

L’exécutif européen a ainsi confié à un organisme tiers le soin de

vérifier l’impact sur les droits humains des actions financées par le fonds

en Libye, où les risques de violation sont élevés. Mais la Commission

manque de procédures pour reporter, enregistrer ou effectuer un suivi des

allégations d’atteintes aux droits humains en lien avec des projets

financés par des fonds européens, lit-on dans le rapport. La Danoise

Bettina Jakobsen, membre de la Cour responsable du rapport, cite l’exemple

de dix gestionnaires de programme interrogés dans le cadre de l’audit qui

ont témoigné de semblables violations des droits humains. “Or, une seule de

ces allégations a été enregistrée [par la] Commission”, ce qui a pour

conséquence que la Cour ne peut confirmer que “toutes ont fait l’objet d’un

suivi”.

La Commission a déclaré qu’elle suspendrait l’aide en cas de lien direct

entre les dépenses de l’UE et des atteintes aux droits de l’homme, sur la

base d’une évaluation au cas par cas de la nécessité et de la

proportionnalité, en tenant également compte du contexte propre à chaque

pays. Le rapport de la Cour précise toutefois que “malgré l’existence de

cas présumés de ce type, la Commission n’a pas été en mesure de fournir des

exemples montrant que de telles évaluations aient été effectuées en lien

avec des activités du FFU pour l’Afrique”. Elle n’a d’ailleurs pas suspendu

la moindre activité du FFU en Libye à ce jour, estimant que l’aide devait

être maintenue pour sauver des vies et atténuer les souffrances des

migrants, constate encore les auteurs du rapport.

La Cour des comptes cite encore le cas du financement d’un projet de

renforcement de la capacité des autorités tunisiennes en matière de

surveillance maritime et de gestion des migrations. Elle pointe qu’un

document d’action modifié pour des raisons de retard de mise en ?uvre avait

été dépouillé de toutes les références à la nécessité de favoriser une

approche de la gestion des migrations fondée sur les droits.

Trop de dispersion

Le rapport précise également que si le FFU remplit partiellement les

missions pour lesquelles il a été mis sur pied, son efficacité est réduite

par une trop grande dispersion des financements (4,5 milliards d’euros

depuis huit ans). “Nous avons observé peu de changement en termes

d’orientations stratégiques. Le fonds continue de financer un éventail trop

large d’actions dans les domaines du développement, de l’aide humanitaire

et de la sécurité, sans qu’ils s’agissent nécessairement des plus urgentes,

pointe Bettina Jakobsen. Celui épingle le cas de la création d’une station

radio dans la région du Sahel pour encourager la jeunesse à s’exprimer. En

réalité, cette station diffuse essentiellement de la musique, ce qui n’est

pas exactement en ligne avec des priorités telles que le retour et la

réintégration, la gestion des réfugiés ou l’état civil.

À la différence de l’aide au développement fournie jusque-là, le FFU pour

l’Afrique visait à fonder son soutien sur des informations probantes,

rappelle encore la Cour. À cette fin, il a financé la publication de

rapports d’étude visant à rassembler des connaissances sur les moteurs et

la dynamique des conflits, de la migration irrégulière et des déplacements

de populations. Oui mais : “La vaste majorité de ces rapports n’ont été

disponibles qu’une fois que presque tous les financements ont été engagés,

et donc trop tard pour orienter les actions du fonds fiduciaire”, épingle

encore Bettina Jakobsen. Autrement dit : faute d’informations disponibles

en suffisance sur les effets de son action, l’Europe continue d’agir à

tâtons.

La Commission accepte toutes les recommandations faites par la Cour.

Cécile VANDERSTAPPEN

Chargée de recherche et de plaidoyer Justice Migratoire

(Absente le lundi)

Centre national de coopération au développement - CNCD-11.11.11 asbl

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Tél.: 32 (0) 2 250.12.61

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