Fwd: [Jungles] Deux cents personnes rendent un sobre hommage aux migrants décédés [La Voix du nord, 13.08.2024]

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-8-19 16:42

———- Forwarded message ———

De : Maël Galisson mael.galisson@gmail.com

Date: lun. 19 août 2024 à 16:17

Subject: [Jungles] Deux cents personnes rendent un sobre hommage aux

migrants décédés [La Voix du nord, 13.08.2024]

To: la liste des soutiens aux exilés des jungles jungles@rezo.net

https://www.lavoixdunord.fr/1491998/article/2024-08-12/calais-deux-cents-personnes-rendent-un-sobre-hommage-aux-migrants-decedes

Mardi 13 août 2024

Deux cents personnes rendent un sobre hommage aux migrants décédés

Par Isabelle Hodey

*Un rassemblement a eu lieu hier soir devant le parc Richelieu. Il

s’agissait de rendre hommage aux deux migrants décédés dimanche en tentant

la traversée de la Manche.*

Calais. C’est une triste habitude. Se retrouver ensemble devant le parc

Richelieu pour honorer la mémoire des exilés morts en tentant la traversée.

Déroulée sur le sol tel un parchemin de papier, la (trop) longue litanie

des morts à la frontière depuis 1999, surmontée de ces mots « Borders kill

» (les frontières tuent). Ils s’appellent Cao Hung Thanh, ou Mabin Rzgar

Hussein, sont vietnamiens, somaliens ou kurdes d’Irak, sont jeunes pour la

plupart. Pas de nombre total sur cette liste, mais une somme d’individus à

qui leur individualité est ainsi rendue.

Marie, une Belge de 66 ans investie auprès des migrants, s’arrête devant

chaque nom : « Je veux qu’on donne un petit peu de dignité et qu’on leur

rende un bel hommage, même si c’est petit par rapport à tous ces gens qui

ont disparu. » Elle est une des rares bénévoles présents à la cérémonie

(beaucoup sont jeunes) à accepter de s’exprimer devant la presse. Joëlle,

bénévole dans une maison d’accueil des exilés à Calais, veut parler elle

aussi. : « On n’est pas indifférents à ces morts, ils nous touchent. Quand

on est proche des migrants à Calais, on se rend compte des risques qu’ils

prennent, on est touchés profondément, dit-elle. C’est important que les

morts soient traités dignement.» Salomé Bahri, coordinatrice Utopia 56,

veut « visibiliser ces morts, qu’on ne les oublie pas. Ce ne sont pas

n’importe quels morts ».

« Crime de paix »

Pas n’importe quels morts. C’est ce qu’a voulu dire aussi Juliette

Delaplace, chargée de mission auprès des exilés pour le Secours catholique,

en évoquant la notion de « crime de paix » : « Il est important de voir

comment nos sociétés qui paraissent aller bien – il y a les JO, du monde

sur les plages – tuent des personnes aux frontières », a-t-elle déclaré

lors de l’hommage, remerciant les présents pour cet « acte de résistance ».

Un acte qui est aussi pour elle « exprimer d’être humain à être humain le

respect et la peine aux familles et amis de ceux qui ont perdu la vie ici

». Son intervention s’est terminée par une minute de silence.

Puis comme il est de coutume, le micro a été tendu à qui souhaitait le

prendre. Une seule femme est venue, une amie du couple Salomé : «

J’aimerais qu’on ait une pensée spécifique pour Christian Salomé, le

fondateur de l’Auberge des migrants décédé dimanche. Les plus vieux le

connaissaient peut-être. Pas les plus jeunes. Je voudrais qu’on pense à sa

femme. » Les participants se sont ensuite peu à peu dispersés Avec une

crainte, exprimée par Léopold, 25 ans, stagiaire chez Human Rights Observer

« Avec une météo si favorable aux traversées, tout acteur associatif

craint de nouveaux drames en permanence… »

_______________________________________________

Jungles@rezo.net - https://listes.rezo.net/mailman/listinfo/jungles