Fwd: [Jungles] À Calais, des exilés en quête de tombeau [Les Jours, 16.05.2024]

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-5-17 13:32

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To: la liste des soutiens aux exilés des jungles jungles@rezo.net

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/

Les tués de Calais https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/

À Calais, des exilés en quête de tombeau Les familles peinent trop souvent

à récupérer le corps de leurs proches disparus à la frontière

franco-britannique. Ils sont 44 à y avoir perdu la vie depuis un an.

16 mai 2024 Épisode n° 10

Les épisodes

Texte Maël Galisson https://lesjours.fr/auteurs/mael-galisson/

https://lesjours.fr/auteurs/mael-galisson/ Photo Julia Druelle Édité

par François

Meurisse https://lesjours.fr/auteurs/francois-meurisse/

https://lesjours.fr/auteurs/francois-meurisse/

La playlist

«J*e ne demande rien à la France, je veux juste récupérer le corps de mon

frère et pouvoir l’enterrer dignement. »* Les traits tirés, le visage

fermé, Odei Al Aaqlat ne s’égare pas dans les détails. Le jeune Syrien de

20 ans n’en peut plus d’attendre. Quand Les Jours le rencontrent fin mars

dernier à Calais, cela fait deux mois et douze jours qu’avec sa famille ils

patientent afin de pouvoir organiser les funérailles d’Ali, mort à 25 ans

le 14 janvier 2024 à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Cette nuit-là, le

jeune homme tente d’embarquer, avec plus de soixante personnes, sur un

zodiac direction l’Angleterre. Mais la traversée vire à la catastrophe dès

le départ : Ali et quatre autres personnes, toutes originaires de la

province de Deraa, dans le sud de la Syrie, meurent dans les eaux glaciales

de la Manche, à quelques dizaines de mètres à peine des côtes françaises.

*« Depuis cette date, je souhaite enterrer mon frère, mais les autorités me

font toujours attendre »*, déplore Odei. Dans les heures qui suivent la

mort des cinq exilés, le parquet de Boulogne-sur-Mer annonce l’ouverture

d’une enquête, notamment pour « homicides involontaires aggravés ». Les

proches des victimes se retrouvent dès lors confrontés à différents

services de police et de justice chargés de l’identification des

victimes. *« Je

suis ballotté d’une institution à une autre, raconte Odei. On me dit de

contacter la police de Boulogne-sur-Mer, mais quand je les appelle, ils me

répondent qu’ils ne savent rien et me renvoient vers la police de Lille. »*

Il soupire : *« Au final, je ne sais pas qui s’occupe de l’affaire et qui

pourrait nous aider, ma famille et moi. »*

Pour nous, musulmans, offrir la dignité à un mort, cela veut dire pouvoir

l’enterrer rapidement.

Odei, empêché pendant plusieurs mois d’enterrer son frère, Ali

À la suite du naufrage, plusieurs semaines d’enquête s’écoulent sans que

les corps ne soient rendus aux familles. Odei est le seul parent proche

d’Ali vivant en Europe, dans le nord des Pays-Bas. Il avale les sept heures

de route qui le séparent de Calais et se présente à la gendarmerie. *« J’ai

réalisé un prélèvement ADN le 19 février à la demande des autorités et afin

de permettre l’identification d’Ali, se remémore-t-il avec précision.

Normalement, les analyses peuvent être communiquées en dix jours, mais

un mois plus tard, je ne connais toujours pas le résultat de ce test. »*

Afin d’accélérer la procédure, Odei propose de réaliser lui-même un nouveau

prélèvement dans un laboratoire. La gendarmerie ne donne pas suite. *« À

chaque fois que je contacte la police, on me répond : “Attendez”, *“Il

faut patienter”*. Mais je vais attendre jusqu’à quand ? Ce n’est pas normal

qu’on patiente aussi longtemps pour enterrer une personne »*, tonne Odei.

Pour le reste de la famille qui vit en Syrie, l’attente est tout aussi

rude. « Ali a laissé une femme et des enfants à Deraa, indique Odei.*

Cette situation est très dure : pour les proches, un défunt qui n’est pas

enterré, c’est comme si la personne mourait tous les jours. »* Il

ajoute : *« Pour

nous, musulmans, offrir la dignité à un mort, cela veut dire pouvoir

l’enterrer rapidement. »*

[image: Odei Al Aaqlat]

Le 26 mars 2024, Odei Al Aaqlat montre une photo de lui et son frère Ali,

victime d’un naufrage le 14 janvier 2024 à Wimereux, dans le Pas-de-Calais —

Photo Julia Druelle.

Les proches d’Ali Al Aaqlat ne sont pas les seuls à faire face à ce

mur. *« Depuis

des semaines, j’attends de récupérer le corps de mon fils »*, se désole

depuis le ville de Deraa Rajaa, la mère de Mohamed Al Jbawi, l’une des

autres victimes du 14 janvier. *« Je suis en contact avec la police, avec

la Croix-Rouge française. Ils nous disent en permanence qu’il faut attendre

pour avoir des nouvelles. »* Une des sœurs de Mohamed, Raghad, qui vit à

Chypre, a été sollicitée pour réaliser un test ADN mais ce n’est que le

30 avril, soit trois mois et demi après le naufrage, que le kit est

finalement arrivé chez elle.

*« Après un an passé en Libye tous ensemble, où vit une autre de nos

filles, mon mari et moi avons décidé de rentrer en Syrie, raconte Rajaa.

Mohamed n’a pas souhaité revenir à Deraa avec nous, il voulait tenter sa

chance en Europe. »* Âgé de 16 ans, il parvient à franchir la Méditerranée,

traverse l’Italie, passe en France et arrive à Calais. Sa trajectoire

s’arrête de manière dramatique le 14 janvier. « Depuis lors, je souffre,

se confie Rajaa*. Tout ce que je veux, c’est pouvoir enterrer mon fils. Ce

sont des cadavres, qu’est-ce que les autorités veulent en faire ? » « Odei

a fourni à la police des photos et des photocopies du passeport d’Ali, il a

identifié sur photo son frère décédé et a également reconnu les vêtements

qu’il portait cette nuit-là »*, détaille Juliette Delaplace, salariée du

Secours catholique qui accompagne les proches des victimes du 14 janvier.

Cela n’a visiblement pas suffi aux enquêteurs pour confirmer l’identité du

défunt. « Odei a demandé à voir le corps de son frère, ajoute la

responsable associative. Ce qui lui a été refusé. »

C’est extrêmement choquant qu’il y ait si peu de moyens dédiés à

l’identification des personnes décédées, si peu de police disponible pour

recevoir, expliquer, accompagner les proches.

Juliette Delaplace, chargée de mission au Secours catholique à Calais

Les enquêteurs lancent une recherche concernant les cinq disparus via une

consultation du fichier Eurodac

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#note-1.

Aysar et Obada Abd Rabbo, deux frères âgés de 24 et 14 ans, dont les

empreintes ont été prises lors de leur passage par la Suisse, sont

officiellement identifiés ainsi. Pour Ali, Mohamed et la dernière personne,

Ayham Al-Shouli, la consultation n’aboutit pas. *« Quand on a vu que

l’identification prenait du temps, que la reconnaissance sur photo ou avec

présentation des documents d’identité ne suffisait pas, qu’il était

question de test ADN ou même de test dentaire, liste Juliette Delaplace,

nous avons écrit au tribunal de Lille. Nous voulions essayer de faire

entendre la souffrance que cette identification génère pour les proches. »*

Et la militante associative de s’interroger : *« Est-ce que la procédure

serait aussi longue et compliquée si moi, je perdais ma sœur ? »*

Juliette Delaplace déplore par ailleurs le manque d’informations auquel

font face les proches de victimes : *« Odei a de grandes difficultés à

avoir un rendez-vous avec la gendarmerie, il les a vus une première fois

pour réaliser un prélèvement ADN, mais quand il est revenu la seconde fois,

il a été reçu sur le parking de la gendarmerie. »* La chargée de mission du

Secours catholique ajoute : *« Dans un contexte frontalier où il y a

énormément de forces de l’ordre pour empêcher les traversées et lutter

contre les réseaux de passeurs, c’est extrêmement choquant qu’il y ait si

peu de moyens dédiés à l’identification des personnes décédées, si peu de

police disponible pour recevoir, expliquer, accompagner les proches dans

une langue qu’ils comprennent. »*

[image: Cimetière à Calais]

Les tombes du cimetière de Calais où sont enterrés de nombreux exilés

décédés à la frontière franco-britannique, le 3 juin 2022 — Photo Valentina

Camu/Divergence.

Contactée par Les Jours, la capitaine Amélie Devresse de l’Institut de

recherche criminelle de la gendarmerie nationale

https://lesjours.fr/obsessions/science-crime-gendarmes/ (IRCGN) indique *« ne

pas pouvoir se prononcer spécifiquement sur cette affaire en cours »* mais

précise que l’identification des victimes du naufrage du 14 janvier est

réalisée dans le cadre « d’un protocole Interpol européen » déclenché par

le parquet. Celui-ci s’appuie *« sur trois éléments d’identité formelle :

les empreintes digitales, l’ADN ou les implantations dentaires »*. Si un de

ces éléments « matche », l’identification est validée. A contrario, *« une

carte d’identité, la reconnaissance par un proche ou un tatouage

particulier ne seront considérés que comme des identifiants secondaires ne

permettant pas une identification formelle »*, ajoute la gendarme. *«

Rassembler

ces informations implique une collaboration internationale, ce qui peut

être très long »*, reconnaît-elle. *« Quand on communique avec nos

homologues étrangers, certains vont nous répondre très vite, d’autres après

plusieurs semaines et d’autres pas du tout. »*

Les associations ont identifié d’autres victimes récentes pour lesquelles

les procédures post mortem ont duré plusieurs mois. Juliette Delaplace

évoque le cas d’Awad Adam Goudatullah, Soudanais décédé le 11 novembre 2023

après plusieurs semaines de coma, conséquence d’une violente agression.

L’enterrement n’a pu avoir lieu que le 19 avril dernier. Jallal Alden

Mohamed, un exilé soudanais de 25 ans, est décédé le 14 septembre 2023

après avoir été percuté par un véhicule près de Bierne, dans le Nord ; ses

funérailles n’ont toujours pas pu être organisées.

Depuis un an, la plupart des personnes décédées sont mortes noyées (ou

asphyxiées) au cours de tentatives de passage de la frontière par bateau

Il y a un an tout juste, quand Les Jours débutaient cette série, le

macabre décompte des exilés morts à la frontière à Calais était arrêté à

367 victimes (lire l’épisode 1, « Voir Calais et mourir, 367 fois »

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep1-memorial). Ce

recensement atteint aujourd’hui le chiffre de 414 personnes. En douze mois,

au moins 44 exilés sont décédés entre la zone frontière franco-belge et le

Royaume-Uni, faisant de la période qui vient de s’écouler l’une des plus

meurtrières depuis 1999

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#note-2.

S’ajoutent les cas de trois personnes mortes les années précédentes, que

Les Jours ont été en mesure de documenter après coup – et que l’on

retrouve dans le « Mémorial de Calais », un outil interactif inédit à

retrouver en bas de page. Saeed Wllat Omar, Irakien de 27 ans, est mort à

l’hôpital Salengro de Lille, après plusieurs semaines de coma à la suite

d’un accident survenu sur l’A16, à Grande-Synthe, dans le Nord, le

27 mai 2019. Le 12 juin 2018, Louis, un jeune Ghanéen de 19 ans, a mis fin

à ses jours alors qu’il était hébergé dans le centre d’accueil et d’examen

des situations administratives de Croisilles, dans le Pas-de-Calais. Gézim

Hajdaraj, un Albanais de 25 ans, a, lui, été assassiné à l’arme blanche

dans la nuit du 4 au 5 septembre 2003, sur l’aire d’Angres, dans le

Pas-de-Calais, sur fond de lutte pour le contrôle des aires d’autoroute de

la région.

Sur les 44 victimes recensées depuis un an, huit sont décédées des suites

d’un accident survenu sur un axe routier. Mortes en tentant de passer la

frontière cachées dans un camion. Ou alors qu’elles circulaient à pied, de

retour d’une tentative de passage. Geçsöyler Mehmet Ali et Baysal Recep,

deux Turcs âgés de 37 et 42 ans, sont ainsi morts dans la nuit du 16 au

17 novembre 2023 après avoir été percutés par un poids lourd sur la rocade

portuaire

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#rocade-calais.

Le 4 avril dernier, un exilé soudanais âgé de 23 ans est décédé dans un

accident sur l’autoroute E40/A18, à hauteur de Furnes, en Belgique. Les

secours ont trouvé sur place des parties de son corps disséminées sur

plusieurs centaines de mètres. Trois décès impliquent des trains. Bashir

Abdullah Saber Imam, Soudanais de 25 ans, est mort brûlé : il aurait été

électrocuté en montant avec d’autres exilés sur un train de marchandises

près du site Eurotunnel

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#eurotunnel

(lire l’épisode 3, « À Calais, la mort au bout d’Eurotunnel »

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep3-eurotunnel), ce

qui aurait déclenché un départ de feu. Dinh Anh Nguyen, Vietnamien de

37 ans, est, lui, mort après avoir été percuté par une locomotive alors

qu’il marchait sur la voie ferrée, à proximité des campements de

Loon-Plage, dans le Nord. Il n’a pas entendu le train arriver. On dénombre

par ailleurs quatre décès par homicide et un suicide (lire l’épisode 8, « “Il

nous a fait un signe de la main, comme s’il voulait nous dire au revoir” »

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep8-suicides-troubles-psychologiques

).

Mais la plupart des personnes décédées sont mortes noyées (ou asphyxiées)

au cours de tentatives de passage de la frontière par bateau. Le

12 août 2023, au petit matin, une embarcation dans laquelle avait pris

place une soixantaine de personnes a fait naufrage au large de Sangatte,

dans le Pas-de-Calais. Six Afghans sont morts noyés

https://www.mediacites.fr/enquete/lille/2024/01/17/migrants-fuir-kaboul-et-les-talibans-et-disparaitre-dans-la-manche/,

deux personnes sont portées disparues (lire l’épisode 7, « À Calais, la

Manche ensanglantée »

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep7-morts-mer). Le

22 novembre 2023, au large d’Équihen-Plage, dans le Pas-de-Calais, un

zodiac avec à son bord environ 65 personnes originaires d’Érythrée et

d’Éthiopie se trouve en difficulté après à peine dix minutes de navigation

et à moins d’un kilomètre des côtes. L’eau commence à entrer dans

l’embarcation. Plusieurs personnes tombent à l’eau. Il y aura trois morts :

Mulu Wolde Tsehaye, Aman Zekadi et Eskiel Sebsbea Tsgaye, dont le corps

sera retrouvé plusieurs jours plus tard, sur une plage à 10 kilomètres au

sud.

[image: Veillée à Calais]

Veillée commémorative à Calais, au lendemain du naufrage d’une embarcation

tentant de traverser la Manche qui a coûté la vie à à cinq jeunes Syriens,

le 15 janvier 2024 — Photo Julia Druelle.

Deux évolutions récentes sont notables : de plus en plus de décès

surviennent au moment de la mise à l’eau ou de l’embarquement des zodiacs

et ce, depuis des lieux toujours plus éloignés de la Manche. C’est le cas

pour les cinq victimes du 14 janvier, dont la tentative s’est faite à

partir de la digue de Wimereux. Le 24 avril dernier, au niveau cette fois

de la plage de la même commune, un mouvement de foule a eu lieu durant

l’embarquement. Selon des rescapés, un groupe de personnes exilées a

cherché à monter dans l’embarcation alors qu’elles n’étaient pas prévues.

Cinq personnes sont mortes piétinées, parmi lesquelles Sara Al Ashimi, une

fillette irakienne de 7 ans. Wudase, une Érythréenne de 24 ans, est décédée

dans des circonstances similaires sur la plage de Blériot, à Sangatte, dans

le Pas-de-Calais, le 26 septembre 2023. Compte tenu du niveau de tension

sur le littoral (lire l’épisode 5, « À Calais, la police dépasse les

frontières »

https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep5-police), des

tentatives de passage s’organisent désormais en amont de certains fleuves

qui strient le territoire du nord de la France, accentuant le danger. Dans

la nuit du 2 au 3 mars dernier, un petit bateau de pêche, avec à son bord

seize personnes exilées, a chaviré avant même d’avoir démarré. Une petite

fille irakienne de 7 ans, Rola Al Mayali, est décédée. Le drame s’est

déroulé sur le canal de l’Aa, à Watten, dans le Nord, à 20 kilomètres de la

côté. La même nuit, plus en aval sur le même fleuve, à hauteur de

Gravelines, Jumaa Al Hasan, un exilé syrien de 27 ans, est mort noyé alors

qu’il tentait d’embarquer sur un zodiac, au moment où des policiers

intervenaient en faisant usage de gaz lacrymogènes

https://www.mediapart.fr/journal/france/140324/jumaa-voulait-rejoindre-l-angleterre-il-disparu-lors-d-une-intervention-de-police.

Le corps de Jumaa a été retrouvé dix-sept jours plus tard, à quelques

centaines de mètres de l’embouchure de l’Aa.

Quatre mois après le naufrage, Rajaa Al Jbawi attend toujours de pouvoir

inhumer son fils Mohamed, l’un des 414 tués de Calais

Dans un récent rapport

https://alarmphone.org/fr/2024/01/28/les-consequences-mortelles-du-nouvel-accord-stop-the-boats-arretez-les-bateaux/,

l’organisation Alarm Phone fait le lien entre ces décès et les mesures

contenues dans l’accord bilatéral signé entre la France et le Royaume-Uni

en mars 2023, prévoyant notamment le déploiement de 500 policiers et

gendarmes supplémentaires et le recours à des drones, hélicoptères et

dispositifs de vidéosurveillance afin de *« lutter contre l’immigration

irrégulière »*. Selon les activistes, *« ces mesures ont entraîné une

augmentation sensible du nombre d’interventions de la police […] visant à

empêcher la mise à l’eau des canots pneumatiques, avec pour conséquence

directe une augmentation des incidents mortels sur les côtes ou à

proximité, au moment du départ des embarcations »*. Une intense pression

policière qui prend parfois la forme de violentes et illégales tentatives

d’interception en mer, comme l’a révélé récemment le consortium de

journalistes Lighthouse Reports

https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/03/23/dans-la-manche-les-techniques-agressives-de-la-police-pour-empecher-les-traversees-de-migrants_6223777_3224.html

.

Le 4 avril dernier, la procédure d’identification d’Ali Al Aaqlat a

finalement abouti. Son frère Odei a pu lui rendre un ultime hommage, lors

de funérailles organisées le 9 avril au cimetière de Boulogne-sur-Mer.

Quatre mois après le naufrage, Rajaa Al Jbawi, elle, attend toujours de

pouvoir inhumer son fils Mohamed, l’un des 414 tués de Calais. *« L’hécatombe

continue »*, écrivions-nous à la fin du premier épisode de cette série.

Un an après, le constat n’a pas changé.

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https://listes.rezo.net/mailman/listinfo/jungles