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Les tués de Calais https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/
À Calais, des exilés en quête de tombeau Les familles peinent trop souvent
à récupérer le corps de leurs proches disparus à la frontière
franco-britannique. Ils sont 44 à y avoir perdu la vie depuis un an.
16 mai 2024 Épisode n° 10
Les épisodes
Texte Maël Galisson https://lesjours.fr/auteurs/mael-galisson/
https://lesjours.fr/auteurs/mael-galisson/ Photo Julia Druelle Édité
par François
Meurisse https://lesjours.fr/auteurs/francois-meurisse/
https://lesjours.fr/auteurs/francois-meurisse/
La playlist
«J*e ne demande rien à la France, je veux juste récupérer le corps de mon
frère et pouvoir l’enterrer dignement. »* Les traits tirés, le visage
fermé, Odei Al Aaqlat ne s’égare pas dans les détails. Le jeune Syrien de
20 ans n’en peut plus d’attendre. Quand Les Jours le rencontrent fin mars
dernier à Calais, cela fait deux mois et douze jours qu’avec sa famille ils
patientent afin de pouvoir organiser les funérailles d’Ali, mort à 25 ans
le 14 janvier 2024 à Wimereux, dans le Pas-de-Calais. Cette nuit-là, le
jeune homme tente d’embarquer, avec plus de soixante personnes, sur un
zodiac direction l’Angleterre. Mais la traversée vire à la catastrophe dès
le départ : Ali et quatre autres personnes, toutes originaires de la
province de Deraa, dans le sud de la Syrie, meurent dans les eaux glaciales
de la Manche, à quelques dizaines de mètres à peine des côtes françaises.
*« Depuis cette date, je souhaite enterrer mon frère, mais les autorités me
font toujours attendre »*, déplore Odei. Dans les heures qui suivent la
mort des cinq exilés, le parquet de Boulogne-sur-Mer annonce l’ouverture
d’une enquête, notamment pour « homicides involontaires aggravés ». Les
proches des victimes se retrouvent dès lors confrontés à différents
services de police et de justice chargés de l’identification des
victimes. *« Je
suis ballotté d’une institution à une autre, raconte Odei. On me dit de
contacter la police de Boulogne-sur-Mer, mais quand je les appelle, ils me
répondent qu’ils ne savent rien et me renvoient vers la police de Lille. »*
Il soupire : *« Au final, je ne sais pas qui s’occupe de l’affaire et qui
pourrait nous aider, ma famille et moi. »*
Pour nous, musulmans, offrir la dignité à un mort, cela veut dire pouvoir
l’enterrer rapidement.
Odei, empêché pendant plusieurs mois d’enterrer son frère, Ali
À la suite du naufrage, plusieurs semaines d’enquête s’écoulent sans que
les corps ne soient rendus aux familles. Odei est le seul parent proche
d’Ali vivant en Europe, dans le nord des Pays-Bas. Il avale les sept heures
de route qui le séparent de Calais et se présente à la gendarmerie. *« J’ai
réalisé un prélèvement ADN le 19 février à la demande des autorités et afin
de permettre l’identification d’Ali, se remémore-t-il avec précision.
Normalement, les analyses peuvent être communiquées en dix jours, mais
un mois plus tard, je ne connais toujours pas le résultat de ce test. »*
Afin d’accélérer la procédure, Odei propose de réaliser lui-même un nouveau
prélèvement dans un laboratoire. La gendarmerie ne donne pas suite. *« À
chaque fois que je contacte la police, on me répond : “Attendez”, *“Il
faut patienter”*. Mais je vais attendre jusqu’à quand ? Ce n’est pas normal
qu’on patiente aussi longtemps pour enterrer une personne »*, tonne Odei.
Pour le reste de la famille qui vit en Syrie, l’attente est tout aussi
rude. « Ali a laissé une femme et des enfants à Deraa, indique Odei.*
Cette situation est très dure : pour les proches, un défunt qui n’est pas
enterré, c’est comme si la personne mourait tous les jours. »* Il
ajoute : *« Pour
nous, musulmans, offrir la dignité à un mort, cela veut dire pouvoir
l’enterrer rapidement. »*
[image: Odei Al Aaqlat]
Le 26 mars 2024, Odei Al Aaqlat montre une photo de lui et son frère Ali,
victime d’un naufrage le 14 janvier 2024 à Wimereux, dans le Pas-de-Calais —
Photo Julia Druelle.
Les proches d’Ali Al Aaqlat ne sont pas les seuls à faire face à ce
mur. *« Depuis
des semaines, j’attends de récupérer le corps de mon fils »*, se désole
depuis le ville de Deraa Rajaa, la mère de Mohamed Al Jbawi, l’une des
autres victimes du 14 janvier. *« Je suis en contact avec la police, avec
la Croix-Rouge française. Ils nous disent en permanence qu’il faut attendre
pour avoir des nouvelles. »* Une des sœurs de Mohamed, Raghad, qui vit à
Chypre, a été sollicitée pour réaliser un test ADN mais ce n’est que le
30 avril, soit trois mois et demi après le naufrage, que le kit est
finalement arrivé chez elle.
*« Après un an passé en Libye tous ensemble, où vit une autre de nos
filles, mon mari et moi avons décidé de rentrer en Syrie, raconte Rajaa.
Mohamed n’a pas souhaité revenir à Deraa avec nous, il voulait tenter sa
chance en Europe. »* Âgé de 16 ans, il parvient à franchir la Méditerranée,
traverse l’Italie, passe en France et arrive à Calais. Sa trajectoire
s’arrête de manière dramatique le 14 janvier. « Depuis lors, je souffre,
se confie Rajaa*. Tout ce que je veux, c’est pouvoir enterrer mon fils. Ce
sont des cadavres, qu’est-ce que les autorités veulent en faire ? » « Odei
a fourni à la police des photos et des photocopies du passeport d’Ali, il a
identifié sur photo son frère décédé et a également reconnu les vêtements
qu’il portait cette nuit-là »*, détaille Juliette Delaplace, salariée du
Secours catholique qui accompagne les proches des victimes du 14 janvier.
Cela n’a visiblement pas suffi aux enquêteurs pour confirmer l’identité du
défunt. « Odei a demandé à voir le corps de son frère, ajoute la
responsable associative. Ce qui lui a été refusé. »
C’est extrêmement choquant qu’il y ait si peu de moyens dédiés à
l’identification des personnes décédées, si peu de police disponible pour
recevoir, expliquer, accompagner les proches.
Juliette Delaplace, chargée de mission au Secours catholique à Calais
Les enquêteurs lancent une recherche concernant les cinq disparus via une
consultation du fichier Eurodac
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#note-1.
Aysar et Obada Abd Rabbo, deux frères âgés de 24 et 14 ans, dont les
empreintes ont été prises lors de leur passage par la Suisse, sont
officiellement identifiés ainsi. Pour Ali, Mohamed et la dernière personne,
Ayham Al-Shouli, la consultation n’aboutit pas. *« Quand on a vu que
l’identification prenait du temps, que la reconnaissance sur photo ou avec
présentation des documents d’identité ne suffisait pas, qu’il était
question de test ADN ou même de test dentaire, liste Juliette Delaplace,
nous avons écrit au tribunal de Lille. Nous voulions essayer de faire
entendre la souffrance que cette identification génère pour les proches. »*
Et la militante associative de s’interroger : *« Est-ce que la procédure
serait aussi longue et compliquée si moi, je perdais ma sœur ? »*
Juliette Delaplace déplore par ailleurs le manque d’informations auquel
font face les proches de victimes : *« Odei a de grandes difficultés à
avoir un rendez-vous avec la gendarmerie, il les a vus une première fois
pour réaliser un prélèvement ADN, mais quand il est revenu la seconde fois,
il a été reçu sur le parking de la gendarmerie. »* La chargée de mission du
Secours catholique ajoute : *« Dans un contexte frontalier où il y a
énormément de forces de l’ordre pour empêcher les traversées et lutter
contre les réseaux de passeurs, c’est extrêmement choquant qu’il y ait si
peu de moyens dédiés à l’identification des personnes décédées, si peu de
police disponible pour recevoir, expliquer, accompagner les proches dans
une langue qu’ils comprennent. »*
[image: Cimetière à Calais]
Les tombes du cimetière de Calais où sont enterrés de nombreux exilés
décédés à la frontière franco-britannique, le 3 juin 2022 — Photo Valentina
Camu/Divergence.
Contactée par Les Jours, la capitaine Amélie Devresse de l’Institut de
recherche criminelle de la gendarmerie nationale
https://lesjours.fr/obsessions/science-crime-gendarmes/ (IRCGN) indique *« ne
pas pouvoir se prononcer spécifiquement sur cette affaire en cours »* mais
précise que l’identification des victimes du naufrage du 14 janvier est
réalisée dans le cadre « d’un protocole Interpol européen » déclenché par
le parquet. Celui-ci s’appuie *« sur trois éléments d’identité formelle :
les empreintes digitales, l’ADN ou les implantations dentaires »*. Si un de
ces éléments « matche », l’identification est validée. A contrario, *« une
carte d’identité, la reconnaissance par un proche ou un tatouage
particulier ne seront considérés que comme des identifiants secondaires ne
permettant pas une identification formelle »*, ajoute la gendarme. *«
Rassembler
ces informations implique une collaboration internationale, ce qui peut
être très long »*, reconnaît-elle. *« Quand on communique avec nos
homologues étrangers, certains vont nous répondre très vite, d’autres après
plusieurs semaines et d’autres pas du tout. »*
Les associations ont identifié d’autres victimes récentes pour lesquelles
les procédures post mortem ont duré plusieurs mois. Juliette Delaplace
évoque le cas d’Awad Adam Goudatullah, Soudanais décédé le 11 novembre 2023
après plusieurs semaines de coma, conséquence d’une violente agression.
L’enterrement n’a pu avoir lieu que le 19 avril dernier. Jallal Alden
Mohamed, un exilé soudanais de 25 ans, est décédé le 14 septembre 2023
après avoir été percuté par un véhicule près de Bierne, dans le Nord ; ses
funérailles n’ont toujours pas pu être organisées.
Depuis un an, la plupart des personnes décédées sont mortes noyées (ou
asphyxiées) au cours de tentatives de passage de la frontière par bateau
Il y a un an tout juste, quand Les Jours débutaient cette série, le
macabre décompte des exilés morts à la frontière à Calais était arrêté à
367 victimes (lire l’épisode 1, « Voir Calais et mourir, 367 fois »
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep1-memorial). Ce
recensement atteint aujourd’hui le chiffre de 414 personnes. En douze mois,
au moins 44 exilés sont décédés entre la zone frontière franco-belge et le
Royaume-Uni, faisant de la période qui vient de s’écouler l’une des plus
meurtrières depuis 1999
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#note-2.
S’ajoutent les cas de trois personnes mortes les années précédentes, que
Les Jours ont été en mesure de documenter après coup – et que l’on
retrouve dans le « Mémorial de Calais », un outil interactif inédit à
retrouver en bas de page. Saeed Wllat Omar, Irakien de 27 ans, est mort à
l’hôpital Salengro de Lille, après plusieurs semaines de coma à la suite
d’un accident survenu sur l’A16, à Grande-Synthe, dans le Nord, le
27 mai 2019. Le 12 juin 2018, Louis, un jeune Ghanéen de 19 ans, a mis fin
à ses jours alors qu’il était hébergé dans le centre d’accueil et d’examen
des situations administratives de Croisilles, dans le Pas-de-Calais. Gézim
Hajdaraj, un Albanais de 25 ans, a, lui, été assassiné à l’arme blanche
dans la nuit du 4 au 5 septembre 2003, sur l’aire d’Angres, dans le
Pas-de-Calais, sur fond de lutte pour le contrôle des aires d’autoroute de
la région.
Sur les 44 victimes recensées depuis un an, huit sont décédées des suites
d’un accident survenu sur un axe routier. Mortes en tentant de passer la
frontière cachées dans un camion. Ou alors qu’elles circulaient à pied, de
retour d’une tentative de passage. Geçsöyler Mehmet Ali et Baysal Recep,
deux Turcs âgés de 37 et 42 ans, sont ainsi morts dans la nuit du 16 au
17 novembre 2023 après avoir été percutés par un poids lourd sur la rocade
portuaire
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#rocade-calais.
Le 4 avril dernier, un exilé soudanais âgé de 23 ans est décédé dans un
accident sur l’autoroute E40/A18, à hauteur de Furnes, en Belgique. Les
secours ont trouvé sur place des parties de son corps disséminées sur
plusieurs centaines de mètres. Trois décès impliquent des trains. Bashir
Abdullah Saber Imam, Soudanais de 25 ans, est mort brûlé : il aurait été
électrocuté en montant avec d’autres exilés sur un train de marchandises
près du site Eurotunnel
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep10-recuperer-corps/#eurotunnel
(lire l’épisode 3, « À Calais, la mort au bout d’Eurotunnel »
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep3-eurotunnel), ce
qui aurait déclenché un départ de feu. Dinh Anh Nguyen, Vietnamien de
37 ans, est, lui, mort après avoir été percuté par une locomotive alors
qu’il marchait sur la voie ferrée, à proximité des campements de
Loon-Plage, dans le Nord. Il n’a pas entendu le train arriver. On dénombre
par ailleurs quatre décès par homicide et un suicide (lire l’épisode 8, « “Il
nous a fait un signe de la main, comme s’il voulait nous dire au revoir” »
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep8-suicides-troubles-psychologiques
).
Mais la plupart des personnes décédées sont mortes noyées (ou asphyxiées)
au cours de tentatives de passage de la frontière par bateau. Le
12 août 2023, au petit matin, une embarcation dans laquelle avait pris
place une soixantaine de personnes a fait naufrage au large de Sangatte,
dans le Pas-de-Calais. Six Afghans sont morts noyés
deux personnes sont portées disparues (lire l’épisode 7, « À Calais, la
Manche ensanglantée »
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep7-morts-mer). Le
22 novembre 2023, au large d’Équihen-Plage, dans le Pas-de-Calais, un
zodiac avec à son bord environ 65 personnes originaires d’Érythrée et
d’Éthiopie se trouve en difficulté après à peine dix minutes de navigation
et à moins d’un kilomètre des côtes. L’eau commence à entrer dans
l’embarcation. Plusieurs personnes tombent à l’eau. Il y aura trois morts :
Mulu Wolde Tsehaye, Aman Zekadi et Eskiel Sebsbea Tsgaye, dont le corps
sera retrouvé plusieurs jours plus tard, sur une plage à 10 kilomètres au
sud.
[image: Veillée à Calais]
Veillée commémorative à Calais, au lendemain du naufrage d’une embarcation
tentant de traverser la Manche qui a coûté la vie à à cinq jeunes Syriens,
le 15 janvier 2024 — Photo Julia Druelle.
Deux évolutions récentes sont notables : de plus en plus de décès
surviennent au moment de la mise à l’eau ou de l’embarquement des zodiacs
et ce, depuis des lieux toujours plus éloignés de la Manche. C’est le cas
pour les cinq victimes du 14 janvier, dont la tentative s’est faite à
partir de la digue de Wimereux. Le 24 avril dernier, au niveau cette fois
de la plage de la même commune, un mouvement de foule a eu lieu durant
l’embarquement. Selon des rescapés, un groupe de personnes exilées a
cherché à monter dans l’embarcation alors qu’elles n’étaient pas prévues.
Cinq personnes sont mortes piétinées, parmi lesquelles Sara Al Ashimi, une
fillette irakienne de 7 ans. Wudase, une Érythréenne de 24 ans, est décédée
dans des circonstances similaires sur la plage de Blériot, à Sangatte, dans
le Pas-de-Calais, le 26 septembre 2023. Compte tenu du niveau de tension
sur le littoral (lire l’épisode 5, « À Calais, la police dépasse les
frontières »
https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep5-police), des
tentatives de passage s’organisent désormais en amont de certains fleuves
qui strient le territoire du nord de la France, accentuant le danger. Dans
la nuit du 2 au 3 mars dernier, un petit bateau de pêche, avec à son bord
seize personnes exilées, a chaviré avant même d’avoir démarré. Une petite
fille irakienne de 7 ans, Rola Al Mayali, est décédée. Le drame s’est
déroulé sur le canal de l’Aa, à Watten, dans le Nord, à 20 kilomètres de la
côté. La même nuit, plus en aval sur le même fleuve, à hauteur de
Gravelines, Jumaa Al Hasan, un exilé syrien de 27 ans, est mort noyé alors
qu’il tentait d’embarquer sur un zodiac, au moment où des policiers
intervenaient en faisant usage de gaz lacrymogènes
Le corps de Jumaa a été retrouvé dix-sept jours plus tard, à quelques
centaines de mètres de l’embouchure de l’Aa.
Quatre mois après le naufrage, Rajaa Al Jbawi attend toujours de pouvoir
inhumer son fils Mohamed, l’un des 414 tués de Calais
Dans un récent rapport
l’organisation Alarm Phone fait le lien entre ces décès et les mesures
contenues dans l’accord bilatéral signé entre la France et le Royaume-Uni
en mars 2023, prévoyant notamment le déploiement de 500 policiers et
gendarmes supplémentaires et le recours à des drones, hélicoptères et
dispositifs de vidéosurveillance afin de *« lutter contre l’immigration
irrégulière »*. Selon les activistes, *« ces mesures ont entraîné une
augmentation sensible du nombre d’interventions de la police […] visant à
empêcher la mise à l’eau des canots pneumatiques, avec pour conséquence
directe une augmentation des incidents mortels sur les côtes ou à
proximité, au moment du départ des embarcations »*. Une intense pression
policière qui prend parfois la forme de violentes et illégales tentatives
d’interception en mer, comme l’a révélé récemment le consortium de
journalistes Lighthouse Reports
.
Le 4 avril dernier, la procédure d’identification d’Ali Al Aaqlat a
finalement abouti. Son frère Odei a pu lui rendre un ultime hommage, lors
de funérailles organisées le 9 avril au cimetière de Boulogne-sur-Mer.
Quatre mois après le naufrage, Rajaa Al Jbawi, elle, attend toujours de
pouvoir inhumer son fils Mohamed, l’un des 414 tués de Calais. *« L’hécatombe
continue »*, écrivions-nous à la fin du premier épisode de cette série.
Un an après, le constat n’a pas changé.
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