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Date: ven. 3 mai 2024 à 17:25
Hommage aux migrants décédés à Wimereux : « Il faut garder une trace de ces
personnes, de leur histoire »
Par Aïcha Noui
2 Mai 2024 à 21h08
4–6 minutes
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Un hommage, organisé par l’association Osmose, a été rendu ce jeudi 2 mai à
Wimereux aux cinq personnes décédées dans un bateau de fortune au large de
Wimereux le 23 avril.
[image:
Ahmed Alhashimi, le père de Sara, décédée lors d’une traversée de la
Manche, était présent pour remercier les Wimereusiens de leur soutien.]Ahmed
Alhashimi, le père de Sara, décédée lors d’une traversée de la Manche,
était présent pour remercier les Wimereusiens de leur soutien. - Photo
Johan Ben Azzouz
Par Aïcha Noui
Publié: 2 Mai 2024 à 21h08 Temps de lecture: 1 min
Un ciel chargé à l’image de l’émotion suscitée par le drame. Une fillette,
âgée de 7 ans, Sara Alhashimi, seule identifiée
et quatre autres personnes sont mortes sur une embarcation de fortune
lors d’une traversée de la Manche le 23 avril. Un hommage leur était rendu
sur la digue mais le souffle du vent les a repoussés sur une placette à
l’abri, derrière les villas de cette station balnéaire meurtrie par des
drames à répétition. En moins de quatre mois, dix personnes sont mortes en
tentant de rejoindre l’Angleterre
«* Il faut garder une trace de ces personnes, de leur histoire, et de leur
parcours*, souffle un Wimereusien
https://www.lavoixdunord.fr/region/boulogne-et-ses-environs/wimereux
Jean-Paul Duparcq, 70 ans. On a un devoir de mémoire, pour leurs familles.
»
[image: Un hommage aux cinq personnes disparues au large de Wimereux a été
rendu ce jeudi 2 mai sur la digue.]Un hommage aux cinq personnes disparues
au large de Wimereux a été rendu ce jeudi 2 mai sur la digue. - Photo Johan
Ben Azzouz
Les habitants de Wimereux étaient nombreux à se recueillir. Près de 200
personnes, des familles, des adolescents, des enfants, des fleurs et des
cœurs en papier à la main. « *Les locaux sont sensibles à ce qui arrive à
ces gens »*, glisse Louise, 23 ans. À sa droite, Ahmed Alhashimi, le père
de Sara, les yeux rougis, tient serré contre lui ses deux autres enfants
Hussam, 8 ans, et Rahaf, 13 ans. Les photos de Sara posées sur un muret
offrent un peu de lumière que beaucoup sont venus chercher, abasourdis par
cette nouvelle tragédie. « *C’est quelque chose de dramatique, ça se passe
sous nos yeux, dans une station balnéaire*, souligne Arthus Lufiacre, un
lycéen de 17 ans. *J’étais sur la digue quand ça s’est passé, j’ai eu une
grosse prise de conscience à ce moment-là. Ça me tenait à cœur de venir ce
soir et de leur rendre hommage*. »
[image: Des fumigènes ont été craqués sur la plage en hommages aux
personnes décédées.]Des fumigènes ont été craqués sur la plage en hommages
aux personnes décédées. - Photo Johan Ben Azzouz
Le message de ces Wimereusiens est puissant pour la famille de Sara. « *Merci
beaucoup*, répétera cinq fois son père avec beaucoup de dignité. *Ce
n’était pas mon choix de traverser mais je ne pouvais pas faire autrement*. »
Les larmes coulent sur des visages, sur celui de Marie-Pierre Vetu, 66 ans,
« révoltée, ce n’est pas possible de rester indifférent ». Le bruit des
vagues le rappellera sans doute longtemps. C’est face à la mer que le
rassemblement a pris fin avec des fleurs jetées à l’eau et des fumigènes
venus éclairer un ciel bien sombre.
[image: Près de 200 personnes étaient présentes à l’hommage.]Près de 200
personnes étaient présentes à l’hommage. - Photo Johan Ben Azzouz
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