*Depuis CALAIS - 1/ le montage - Dans une université qui a fait sa mue
néolibérale. 2/ la dimension politique 3/ la médiation: écologie, des
dispositifs prennent place dans un réseau de médiations. Corps, des espaces
des formulaires ou des outils techniques (les aides à la traduction
automatique) Éducation aux médias. Médiateurs pairs/ Violences
multiples :positionnement : penser le genre penser les phénomènes de
racialisation multiples : confiance. 4/ au-delà de la langue/ frontière.*
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Le cercle de silence - texte d’Aman Saïd Mohamed-médiateur-entre deux.
Parfois il faut se taire, et taire les bruits, la musique, laisser juste
les battements du cœur parvenir à nos oreilles depuis l’intérieur. C’est ce
que nous voulions faire, avec d’autres bénévoles de l’inter asso ce jour -à
Calais. Parce qu’un homme était mort. Sur l’autoroute A 16. Il avait dû
tomber d’un camion et il a été heurté par une voiture, la nuit. Pour nous
chaque mort compte. Les morts de la frontière aussi. Alors nous étions là,
le lendemain, dans le parc Richelieu près de la statue du général de Gaulle
et de Winston Churchill. Avec les exilé.e.s, nous étions nombreux. Nous
voulions allumer des bougies, mais c’était compliqué, il fallait
expliquer : un cercle de silence ce n’est pas une messe. Le jeune homme
était orthodoxe, érythréen, chez les érythréens orthodoxes on ne fait pas
de messe avant l’enterrement. Les bougies… on dirait une messe, alors on ne
les a pas allumées, par respect. Certains voulaient que nous agissions,
voulaient faire entendre une parole. Mais nous avions, nous, prévu de nous
taire. Pour nous se taire c’est agir, mais ce n’est pas évident quand on y
pense… On a essayé d’expliquer que c’était un geste de solidarité. Que nous
étions ensemble dans ce cercle, que nous voulions juste laisser le silence
lier les battements de nos cœurs. Et puis l’un des jeunes garçons présents
a dit une phrase, une phrase qui est entrée dans le mien de cœur : « je
n’ai rien à dire, j’attends mon tour, soit je passe, soit je meurs ici ».
Parfois, on ne peut rien répondre, on se tait, cœur suspendu… Heureusement
il y a les poètes pour sauver nos mots.
The Mum was waving To her son….Run my son…Run Don’t let them ask you To be
with them Don’t let them kill you Don’t kill no one Run my son… run From
dictators… run From the soldiers… run From the dirty war… run Run to the
light of Human Rights… run Run to the Peace inside and outside… run She
held me tight when I was crying And I quote. “Ooh my love.. if for me I
want to hold you Between my arms all my life” “If for me I need you close
in my eyes” “With all my love run, son, run…” “Hi mum, with all your love I
cross the desert by the stars” “Hi mum, with your prayers I cross the sea
by my boat” “Hi mum, with all my friends We are made a camp, we sing and dance
all night long” “Hi mum, the rain was falling from The sky and we don’t
care” “Hi mum, the leaves were drying and falling down The boy was smashing
them, he doesn’t care” “Hi mum, the man was falling from the truck And they
don’t care” “Bye my mum, the light is dark on my eyes… Do you care?!!! I
know you care, but they don’t They don’t, my mum They don’t care.”
TAHA GABAI – 22.05.2019 - Calais
(traduction rapide: La mère faisait signe à son fils…. Cours mon fils…
Cours Ne les laisse pas te demander d’être avec eux Ne les laisse pas te
tuer Ne tue personne Cours mon fils… fuis les dictateurs… fuis les soldats…
fuis la sale guerre… cours vers la lumière des Droits de l’Homme… cours
Courir vers la Paix à l’intérieur et à l’extérieur… cours Elle m’a serré
fort quand je pleurais Et je cite. « Ooh mon amour.. si pour moi je veux te
serrer Entre mes bras toute ma vie » « Si pour moi j’ai besoin tu fermes
dans mes yeux » « Avec tout mon amour cours, fils, cours… » « Salut maman,
avec tout ton amour je traverse le désert par les étoiles » « Salut maman,
avec tes prières je traverse la mer avec mon bateau » « Salut maman , avec
tous mes amis, nous formons un camp, nous chantons et dansons toute la nuit
» « Salut maman, la pluie tombait du ciel et on s’en fiche » « Salut maman,
les feuilles séchaient et tombaient Le garçon les brisait, il s’en fiche »
« Salut maman, l’homme était en train de tomber du camion et ils s’en
fichent » « Au revoir ma mère, la lumière est sombre sur mes yeux… Est-ce
que tu t’en soucies ?!!! Je sais que tu t’en soucies, mais ils ne le font
pas, ma mère, ils s’en moquent.