Dans son essai court et dense, Marielle Macé
https://www.babelio.com/auteur/Marielle-Mace/112029 cherche à tenir le
fil entre visibilisation des lieux de la marge et exploration sémantique
des mots pour dire l’impensé et l’invisible de nos sociétés, incarnés
par les camps de réfugiés.
La cartographie est ainsi avant tout linguistique, puisqu’il s’agit de
trouver les mots pour exprimer avec justesse le combat pour une justice
sociale, d’occuper l’espace béant allant du “considérer”, regarder avec
égard, au “considérant” administratif faussement neutre, justifiant la
destruction d’un camp illégal.
S’appuyer sur une saine colère, poétique même, selon l’auteur,
représenterait une prise de position politique pour exiger l’inclusion,
l’audibilité et la visibilité des vies précaires marginalisées mais
aussi des espaces urbains occupés, parfois sous nos yeux mais ignorés.
Une résistance donc à tout processus de banalisation qui commencerait
déjà dans la langue utilisée pour penser ce qui résiste à nos
conceptions de la réalité sociale.