Héritage, legs ou encore pillages de tombe... comment l'argent liait-il morts et vivants dans la Grèce antique ?

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-4-3 18:10

Héritage, legs ou encore pillages de tombe… comment l’argent liait-il

morts et vivants dans la Grèce antique ?

Une émission enregistrée en direct depuis les Rendez-vous de l’Histoire de

Blois:

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/entendez-vous-l-eco/des-morts-aux-vivants-les-circuits-antiques-de-l-argent-3020650

Avec

ancienne/grecque à l’Université de Tours

Hautes Études et chargée de travaux dirigés à l’Université Paris Nanterre,

en histoire de l’art et archéologie du monde grec

l’Université d’Orléans, membre de l’Institut de recherche sur les

archéomatériaux (UMR 7065) et membre junior de l’IUF.

Berceau de la philosophie occidentale (Socrate, Platon et Aristote) mais

aussi de la littérature (Homère et Hésiode), des mathématiques (Pythagore

et Euclide), de l’histoire (Hérodote), sans oublier le théâtre (Sophocle,

Euripide et Aristophane), les Jeux olympiques et inventeurs de la

démocratie, l’héritage de la Grèce antique ne fait aucun doute.

Pourtant, que sait-on de l’héritage entre les Grecs à cette époque ? Quelle

pression sociale et divine s’exerçait sur les familles du défunt et sur le

mort lui-même, dans l’acte de transmission ? Quelles parades étaient

utilisées pour préserver ces legs, alors que la guerre rythmait la vie des

citées antiques ? Enfin, quel héritage nous reste-t-il aujourd’hui de ces

trésors antiques ?

Payer le passeur

Lors des rites funéraires grecs, de la monnaie pouvait être placée sur les

yeux, la bouche, la poitrine du mort. L’obole était destinée au passeur

Charon, celui qui fait traverser le fleuve Styx. *“Le plus commun va rester

dans la bouche ou dans les mains. Dans les mains, on peut comprendre le

geste de donner à quelqu’un. Concernant la bouche, une des interprétations

est qu’on imaginait que l’âme quittait le corps par la bouche, et la

monnaie empêchait à l’âme de revenir dans le corps”*, précise Valentine

Benoliel.

La tombe, miroir du vécu socio-économique du mort

Malgré la réputation démocratique d’Athènes, les sociétés grecques étaient

profondément inégalitaires. Comme l’explique Pierre-Olivier Hochard, *“cette

échelle sociale se retrouve dans les tombes, puisque si on était riche de

son vivant, on voulait que ça se voit. Les vivants anticipaient la

construction de leur tombeau : si leur vie était luxueuse, le tombeau

devait être luxueux dans sa taille, sa forme, son emplacement”.*

Un héritage qui contourne les femmes

Dans les sociétés grecques, les femmes sont tenues le plus loin possible

des procédures d’héritage. Selon Amélie Perrier, *“majoritairement, dans

les cités grecques, le principe de masculinité s’applique dans l’héritage.

Ce sont les citoyens mâles qui héritent. Mais il y a des cas particuliers :

celui de la fille héritière, qui ne va pas proprement hériter, mais qui a

un rôle de transmission de l’héritage. A Athènes, par exemple, une des

premières obligations de la fille dite ‘épiclère’ est de se marier avec le

proche parent du défunt”*.

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