Mecmi
Présentation
Financement :
ANR et Fonds québécois de recherche société et culture
Durée :
3 ans
Montant :
209 768 €
Référence :
ANR-16-FRQC-0001
Responsables :
Lilyane Rachédi (Université du Québec à Montréal, Uqam) -
lilyane.rachedi@uqam.ca
& Carolina Kobelinsky [image: Carolina Kobelinsky]
Médaille de bronze CNRS, 2019 & Prix de recherche de la Fondation Croix
Rouge française, 2021
carolina.kobelinsky@cnrs.fr - Politiques et expériences de la migration,
border studies, anthropologie de la mort, anthropologie de la violence
Liens :
https://mortsenmigration.uqam.ca/
https://lesc-cnrs.fr/fr/projets/weblink/28/172/1
Le programme Morts en contexte de migration (Mecmi) a pour objectif de
documenter et d’interroger les dimensions matérielles, juridiques,
institutionnelles, associatives, familiales, morales et émotionnelles de la
mort en migration. Cela suppose d’intégrer pleinement la mort dans le
phénomène migratoire, à la fois comme réalité et comme potentialité aux
effets multiples. Le défi de ce programme est double, car il s’agit
d’articuler deux questions encore peu associées dans la littérature
scientifique tout en puisant dans un corpus pluridisciplinaire hétéroclite.
Il s’agit aussi de bâtir un réseau de chercheurs qui n’existe à l’heure
actuelle ni au Québec ni en France.
La recherche est organisée autour de trois noyaux thématiques :
Ce noyau thématique s’attache à étudier la mobilité des morts, en
suivant la trajectoire spatiale des corps (sous forme physique mais aussi
symbolique), qu’ils restent au pays d’accueil ou qu’ils voyagent vers le
pays d’origine ou ailleurs. A travers l’itinéraire des défunts, il s’agit
d’examiner les rôles, les motivations et les pratiques de l’ensemble des
acteurs qui interviennent dans le traitement matériel et symbolique des
morts. S’intéresser à la prise en charge des défunts implique ainsi
d’interroger tout autant la gestion des espaces funéraires et les
politiques des lieux de mémoire que les tentatives d’identification des
corps des migrant.e.s « inconnus » qui décèdent aux frontières. La portée
politique et symbolique de la mobilité du cadavre constitue une dimension
clé de ce noyau ainsi que la législation funéraire internationale avec sa
multitude de règlements administratifs et juridiques.
Ce noyau thématique s’intéresse aux récits sur le rapport des
migrant.e.s à la mort au cours de leur migration – qu’il s’agisse de
prévoir leur décès dans le pays d’accueil (en raison d’une maladie grave ou
de la vieillesse) ou de penser à l’éventualité de la mort au cours de la
traversée des frontières. Réfléchir à la possibilité de la mort implique de
s’attarder sur la dimension temporelle qui se dégage dans les projets des
migrant.e.s. Il s’agit ainsi d’articuler les représentations de la mort
avec les conceptions de destin et les croyances religieuses des
migrant.e.s, en les reliant avec les aspects générationnels et de genre. Il
s’agira finalement d’interroger les contours que prend la mort lorsque les
récits rendent compte de l’expérience d’une maladie grave, en examinant
notamment les enjeux moraux et les questionnements éthiques que cette
dernière peut susciter.
Il s’agit ici de mettre la focale sur le travail d’accompagnement de
familles et de proches de migrant.e.s décédé.e.s. Services publics ou
privés, plusieurs institutions et acteurs (ici et ailleurs) se mobilisent
afin d’apporter un soutien – matériel, psychologique, social – aux
migrant.e.s mourant.e.s et à leurs familles. Il s’agit aussi de concevoir
l’accompagnement des endeuillé.e.s, non seulement sur le plan de
l’expérience, mais aussi autour des savoirs et pratiques développés,
transmis et transformés au sein des réseaux de proximité et réseaux
transnationaux (au pays d’origine et ailleurs) pour soutenir les
endeuillé.e.s. Ce noyau thématique examine leurs pratiques quotidiennes
formelles et informelles en s’intéressant à la diversité des sens de ces
pratiques, aux représentations de la mort qu’elles véhiculent, à la nature
et la forme des liens établis avec les migrant.e.s et leurs familles.
ÉQUIPE Juliette Cleuziou
https://lesc-cnrs.fr/cb-profile-2/userprofile/jcleuziou (Lesc), Grégory
Delaplace https://lesc-cnrs.fr/cb-profile-2/userprofile/gdelaplace
(Université
Paris Nanterre–Lesc), Béatrice Halsouet (Uqam), Nicolas Lambert
(CNRS–Riate), Josiane Le Gall (CIUSSS du Centre-Ouest-de l’île de
Montréal), Françoise Lestage (Université Paris Diderot–Urmis), Catherine
Montgomery (Uqam), Jordi Moreras (Université Rovira i Virgili), Ariadna
Solé Arraràs (Universidad de Barcelona)