MECMI - Morts En Contexte de MIgration

miladyrenoirmiladyrenoir
2024-4-3 17:48

Mecmi

Présentation

Financement :

ANR et Fonds québécois de recherche société et culture

Durée :

3 ans

Montant :

209 768 €

Référence :

ANR-16-FRQC-0001

Responsables :

Lilyane Rachédi (Université du Québec à Montréal, Uqam) -

lilyane.rachedi@uqam.ca

& Carolina Kobelinsky [image: Carolina Kobelinsky]

Médaille de bronze CNRS, 2019 & Prix de recherche de la Fondation Croix

Rouge française, 2021

carolina.kobelinsky@cnrs.fr - Politiques et expériences de la migration,

border studies, anthropologie de la mort, anthropologie de la violence

Liens :

https://mortsenmigration.uqam.ca/

https://lesc-cnrs.fr/fr/projets/weblink/28/172/1

Le programme Morts en contexte de migration (Mecmi) a pour objectif de

documenter et d’interroger les dimensions matérielles, juridiques,

institutionnelles, associatives, familiales, morales et émotionnelles de la

mort en migration. Cela suppose d’intégrer pleinement la mort dans le

phénomène migratoire, à la fois comme réalité et comme potentialité aux

effets multiples. Le défi de ce programme est double, car il s’agit

d’articuler deux questions encore peu associées dans la littérature

scientifique tout en puisant dans un corpus pluridisciplinaire hétéroclite.

Il s’agit aussi de bâtir un réseau de chercheurs qui n’existe à l’heure

actuelle ni au Québec ni en France.

La recherche est organisée autour de trois noyaux thématiques :

  1. Gestion des morts en contexte migratoire

Ce noyau thématique s’attache à étudier la mobilité des morts, en

suivant la trajectoire spatiale des corps (sous forme physique mais aussi

symbolique), qu’ils restent au pays d’accueil ou qu’ils voyagent vers le

pays d’origine ou ailleurs. A travers l’itinéraire des défunts, il s’agit

d’examiner les rôles, les motivations et les pratiques de l’ensemble des

acteurs qui interviennent dans le traitement matériel et symbolique des

morts. S’intéresser à la prise en charge des défunts implique ainsi

d’interroger tout autant la gestion des espaces funéraires et les

politiques des lieux de mémoire que les tentatives d’identification des

corps des migrant.e.s « inconnus » qui décèdent aux frontières. La portée

politique et symbolique de la mobilité du cadavre constitue une dimension

clé de ce noyau ainsi que la législation funéraire internationale avec sa

multitude de règlements administratifs et juridiques.

  1. Imaginaires de la mort en migration

Ce noyau thématique s’intéresse aux récits sur le rapport des

migrant.e.s à la mort au cours de leur migration – qu’il s’agisse de

prévoir leur décès dans le pays d’accueil (en raison d’une maladie grave ou

de la vieillesse) ou de penser à l’éventualité de la mort au cours de la

traversée des frontières. Réfléchir à la possibilité de la mort implique de

s’attarder sur la dimension temporelle qui se dégage dans les projets des

migrant.e.s. Il s’agit ainsi d’articuler les représentations de la mort

avec les conceptions de destin et les croyances religieuses des

migrant.e.s, en les reliant avec les aspects générationnels et de genre. Il

s’agira finalement d’interroger les contours que prend la mort lorsque les

récits rendent compte de l’expérience d’une maladie grave, en examinant

notamment les enjeux moraux et les questionnements éthiques que cette

dernière peut susciter.

  1. L’accompagnement des endeuillé.e.s en contexte migratoire

Il s’agit ici de mettre la focale sur le travail d’accompagnement de

familles et de proches de migrant.e.s décédé.e.s. Services publics ou

privés, plusieurs institutions et acteurs (ici et ailleurs) se mobilisent

afin d’apporter un soutien – matériel, psychologique, social – aux

migrant.e.s mourant.e.s et à leurs familles. Il s’agit aussi de concevoir

l’accompagnement des endeuillé.e.s, non seulement sur le plan de

l’expérience, mais aussi autour des savoirs et pratiques développés,

transmis et transformés au sein des réseaux de proximité et réseaux

transnationaux (au pays d’origine et ailleurs) pour soutenir les

endeuillé.e.s. Ce noyau thématique examine leurs pratiques quotidiennes

formelles et informelles en s’intéressant à la diversité des sens de ces

pratiques, aux représentations de la mort qu’elles véhiculent, à la nature

et la forme des liens établis avec les migrant.e.s et leurs familles.

ÉQUIPE Juliette Cleuziou

https://lesc-cnrs.fr/cb-profile-2/userprofile/jcleuziou (Lesc), Grégory

Delaplace https://lesc-cnrs.fr/cb-profile-2/userprofile/gdelaplace

(Université

Paris Nanterre–Lesc), Béatrice Halsouet (Uqam), Nicolas Lambert

(CNRS–Riate), Josiane Le Gall (CIUSSS du Centre-Ouest-de l’île de

Montréal), Françoise Lestage (Université Paris Diderot–Urmis), Catherine

Montgomery (Uqam), Jordi Moreras (Université Rovira i Virgili), Ariadna

Solé Arraràs (Universidad de Barcelona)